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Le Taudis des 26 – ou l’Art de se Réformer sans Réformer

Un incendie a éclaté. Pas un feu révolutionnaire, non. Juste une étincelle d’ego frottée contre une poutre vermoulue d’ambition.

Dans le taudis des « Réformateurs », un nom a fondu avant même que le goudron ne chauffe.

— « Enlevez mon nom ! », a hurlé l’un d’eux.
Un de ceux qu’on dit « poids lourds », mais qui voyage léger — sans vision, sans cap, sans plan.

Problème : le nom était déjà gravé. Pas à l’encre, non. À l’insu.
À l’insu de lui-même. À l’insu du bon sens.
À l’insu de la République.

Car c’est là tout le génie de l’opération : rassembler 26 noms comme on empile les sardines dans une boîte, en espérant que l’odeur du sérieux couvrira celle du bricolage.

Il était à l’étranger. Loin des palabres.
Pendant que d’autres, dans un salon surchauffé de Conakry, jouaient à la loterie politique :
— « Et si on rajoutait X ? Il est populaire, non ? »
— « Et Y ? Il n’a rien dit, donc il est d’accord ! »
— « Z est contre ? Parfait, ça prouve qu’on dérange ! »

Mais la farce tourne court. Les téléphones sonnent. Les captures d’écran pleuvent.
Et le dit « réformateur » découvre qu’il milite désormais dans un groupe WhatsApp qui porte son nom… sans lui.

Panique.
Négation.
Communiqué.
Supplication : « Je n’ai rien à voir avec cette initiative. »

Trop tard, camarade. Tu es réformateur. Malgré toi.
Pris dans la tempête d’un comité de désordre, où le mot d’ordre est :
« On verra bien après. »

La suite ? Prévisible :
Réunions à huis clos.
Fuites organisées.
Départs « non annoncés ».
Et surtout, un communiqué final où chacun remerciera les autres pour leur contribution invisible au naufrage collectif.

La Réforme ?
On l’attend encore.
En attendant, les 26 se comptent.
Et se recomptent.
Et se méfient.
Car dans le taudis, même les chaises se méfient des culs qui s’y posent.

Alpha Issagha Diallo
Chroniqueur sans réforme, mais pas sans mémoire.