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Lettre ouverte à la Haute Autorité de la Communication (HAC)

 

Ce 11 juin, vous n’avez pas puni un homme. Vous avez trahi une nation.”

Vous avez signé une décision.

Pas une simple mesure administrative. Pas une régulation technique.

Non. Un acte politique brutal, cynique, dangereux.

En interdisant à Lamine Guirassy d’exercer le métier de journaliste, vous avez craché sur la liberté d’informer.

Vous avez prétendu punir une alerte imprécise.

Mais ce que vous avez visé, c’est un homme debout.

Un homme qui, depuis plus d’une décennie, a fait du micro une arme de vérité.

Un homme qui, à la radio, face aux dictatures en veston et aux imposteurs en uniforme, a osé dire ce que d’autres n’osaient même plus penser.

Et ça, vous ne le supportez pas.

Vous l’avez suspendu, car il ne se suspend pas à vos humeurs.

Vous l’avez frappé, car il ne se prosterne pas.

Vous l’avez isolé, car il rassemblait trop.

Vous avez confondu l’autorité avec la terreur, la régulation avec la répression, la faute avec la liberté.

Et tout cela pour quoi ?

Pour une publication, retirée. Corrigée.

Vous n’avez pas cherché à dialoguer, à avertir, à recadrer.

Vous avez tranché. Comme on tranche une menace.

Mais ce que vous venez de couper, ce n’est pas la rumeur :

C’est le fil fragile entre un pouvoir et son peuple.

Votre décision n’a rien de juridique. Elle est politique.

Elle est lâche.

Elle est arbitraire.

Elle est destinée à envoyer un message : “Tais-toi, ou tu subiras le même sort.”

Mais ce que vous oubliez, c’est que Lamine Guirassy n’est pas seul.

Derrière lui, il y a des milliers de voix. Des millions d’oreilles.

Et une vérité simple :

Vous ne pouvez pas museler un peuple éveillé.

Je vous écris non pas pour supplier, mais pour accuser.

Vous avez trahi votre mission.

Vous êtes censés protéger la presse, pas l’étrangler.

Vous êtes censés encadrer, pas exécuter.

Vous êtes devenus les instruments d’une junte paranoïaque.

Mais votre décision du 11 juin vous survivra.

Elle deviendra une tache. Un précédent.

Un jour, vous aurez quitté vos fauteuils.

Et cette signature, à l’encre noire du 11 juin,

restera comme la preuve que vous avez eu peur.

Moi, je n’ai pas peur de vous dire :

Ce que vous avez fait est indigne.

Et ce que nous ferons, c’est lutter.

Par la plume. Par la voix. Par la mémoire.

Alpha Issagha Diallo

Militant de la plume. Ennemi de la censure. Frère de la vérité.

Ce que je n’écris pas, je le crie. Et ce que je crie, c’est que vous trahissez la Guinée.

Et moi, je ne tends pas la main aux censeurs. Je les expose.

Je ne suis pas journaliste. Je suis pire. Je suis libre.