La barre des 10 000 cas de contamination au coronavirus a été franchie de l’autre côté des Alpes où l’on recense désormais 631 morts contre 463 lundi, a déclaré ce mardi l’Agence de la protection civile. Plusieurs pays limitrophes ont décidé de fermer leurs frontières avec l’Italie.
Avec 168 décès de plus en 24 heures, il s’agit de la plus forte hausse quotidienne du nombre de morts dans le pays en raison de l’épidémie de coronavirus. Pays le plus touché d’Europe, l’Italie compte désormais 10 149 cas confirmés de contamination contre 9 172 lundi, soit une hausse d’un peu plus de 10%.
Le pays fonctionne désormais au ralenti après les mesures draconiennes annoncées lundi soir par le gouvernement pour tenter d’enrayer la maladie, avec l’extension à tout le pays les restrictions de circulation et de rassemblement en vigueur depuis le week-end en Lombardie et dans certains secteurs des provinces voisines.
Journée morose à Rome
Cette première journée de confinement s’est achevée dans un climat très morose. À Rome, les commerçants ont respecté les dispositions. Les bars et restaurants ont bien baissé leur rideau à 18 h, rapporte notre correspondante dans la capitale italienne, Anne Le Nir. Du coup, dans la soirée, les rues du centre historique étaient encore plus désertes et tristes.
Aux abords des stations de taxi, on a vu bon nombre de touristes étrangers, respectueux de la distance de sécurité, avec leurs valises à roulettes qui s’apprêtaient à rentrer dans leur pays. Par contre en Sicile, la population n’a pas encore vraiment pris conscience des dangers du virus. Dans la ville de Porto Empedocle, 48 personnes qui participaient à un cortège funèbre ont été verbalisées par des carabiniers, car même les funérailles sont strictement limitées à l’entourage intime d’un défunt. Les contrevenants encourent une amende de 206 euros et, en principe, jusqu’à trois mois de prison.
Vols suspendus et frontières fermées
Malgré les mesures de confinement, les métros et les autres transports publics à Rome et Milan, poumon économique de l’Italie, ne sont pas à l’arrêt. De nombreux vols ont atterri ce mardi à Rome-Fiumicino, notamment en provenance de Paris, Barcelone, Madrid, Nairobi, New York, Stuttgart, Berlin ou encore Milan. À celui de Ciampino, plus petit et réservé essentiellement aux vols des compagnies à bas coût, des vols en provenance de Madrid, Londres ou Varsovie sont également arrivés. Des voyageurs ont aussi pu décoller pour Budapest, Prague, Paris, Tunis, Genève, Berlin, Barcelone ou Nice.
En revanche, Air France a suspendu tous ses vols ou presque (elle n’en assurera qu’un seul par jour) vers l’Italie du 14 mars au 3 avril, British Airways a annulé toutes ses liaisons de mardi avec la péninsule, l’Espagne a suspendu tous les vols avec l’Italie jusqu’au 25 mars et la compagnie hongroise à bas coûts Wizz Air ne desservira plus la péninsule jusqu’au 3 avril, tout comme Air Canada qui a choisi de suspendre ses vols jusqu’au 1er mai.
Les pays frontaliers s’inquiètent également de la propagation de l’épidémie. L’Autriche a annoncé qu’elle allait filtrer les passages à sa frontière et la Slovénie compte, elle, fermer sa frontière avec l’Italie, une mesure qualifiée de « mauvaise décision » par Emmanuel Macron à l’issue d’une réunion extraordinaire en visioconférence avec les 27 dirigeants européens.
(Avec AFP)