Le premier ministre français a évoqué une sortie progresive du confinement contre le covid-19, declarant une mission d’information parlementaire que le deconfinement ne se ferait pas en une fois, partout et pour tout le monde. La France A enregistré mercredi plus de 500 nouveaux décès en 24 heures, portant le bilan de l’épidémie à 4032.
Une levée du confinement région par région, décidée en fonction des foyers épidémiques de Covid-19 ou des classes d’âge. C’est l’option sur laquelle semble tabler le gouvernement après les déclarations du Premier ministre Édouard Philippe, mercredi 1er avril, estimant « probable » que la sortie du confinement ne se fasse pas « en une fois, partout et pour tout le monde ».
Le confinement est actuellement considéré par les scientifiques comme la méthode la plus à même de limiter la propagation rapide du Covid-19, tandis que l’épidémie continue à faire de nombreux morts en France. Le dernier bilan communiqué au soir du 1er avril fait état de 509 décès en 24 heures en milieu hospitalier, portant le nombre de victimes totales en France à 4 032. Les chiffres de décès à domicile ou en Ehpad ne sont toujours pas précisés.
Devant une mission d’information à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a déclaré en fin d’après-midi espérer pouvoir présenter un début de stratégie « dans les jours, les semaines qui viennent ».
« Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l’opportunité, la faisabilité d’un ‘déconfinement’ qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de test, en fonction, qui sait, de classes d’âge », a indiqué Édouard Philippe.
Le confinement doit durer officiellement jusqu’au 15 avril.
En attente des tests par prélèvement sanguin
Interrogé par le président de l’Assemblée Richard Ferrand sur les critères qui conduiront au choix du déconfinement, Edouard Philippe a qualifié la question de « redoutablement complexe », rappelant qu’il n’y avait « pas de précédent » ni de « méthode éprouvée ».
« Il y a des éléments dont nous ne disposons pas entièrement aujourd’hui », a-t-il observé, évoquant l’absence pour l’heure de « traitements éprouvés » mais aussi les inconnues autour de « notre capacité à tester ». « Encore faut-il savoir de quels tests on parle et de notre capacité à produire ces tests et dans de bonnes conditions », a-t-il poursuivi, alors que le gouvernement est dans l’attente de l’arrivée de tests sérologiques, c’est à dire par prélèvement sanguin.
Ces derniers tests, pratiqués massivement, devraient notamment permettre de mesurer « la proportion de nos concitoyens ayant été au contact avec le virus » et donc le degré d' »immunisation » de la population, a fait valoir le Premier ministre. « L’indicateur décisif » restera cependant « le nombre de cas sévères », l’exécutif tentant de faire en sorte que ce volume « ne dépasse pas le nombre de places d’accueil en service de réanimation ».
Avec AFP