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CONAKRY- desserte en eau : un investissement urgent de 861 millions de dollars s’impose pour couvrir les besoins (Papa Koly) !

En conseil des ministres ce jeudi, le ministre en charge de l’hydraulique et de l’assainissement, a présenté la cartographie de la desserte en eau potable de la population guinéenne, par la SEG.

Toutefois, selon le ministre El Hadj Papa Koly Kourouma, ce faible taux de service public en eau potable, s’explique notamment, par le fait que les installations sont vétustes.

«S’agissant de la problématique de la desserte en eau potable, le Ministre a indiqué que la détérioration significative de la qualité du service dans toutes les villes actuellement desservies par la Société des Eaux de Guinée (SEG), s’explique par la vétusté des équipements, le déficit d’énergie électrique, l’envahissement des sites de production et la limitation des capacités techniques. Il a souligné qu’à date, le taux d’accès des populations urbaines à l’eau potable, à travers les réseaux de la SEG, est d’environ 31% avec une desserte par intermittence. Ce constat éloigne de l’objectif de 75,6% fixé dans le PNDES (2016-2020)», peut-on lire dans le compte-rendu du conseil des ministres, transmis à notre rédaction.

Cependant, le ministre a déploré une prolifération dangereuse de forages de type privé, réalisés tant à Conakry que dans les villes de l’intérieur.

Par ailleurs, le ministre a signifié qu’à ce jour, un investissement urgent s’impose dans le secteur hydraulique, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

«En fin 2019, l’étude du Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable du Grand Conakry Vision 2040, réalisée sur financement de la Banque mondiale, estime les besoins de production d’eau potable pour la ville de Conakry à 370 000 m³/jour pour une population de 2,6 millions d’habitants. La capacité de production existante étant de 150 000 m³/jour, il se dégage un déficit de 220 000 m³/jour (environ 59%). Pour parer à ce déficit, un investissement urgent s’impose pour le renouvellement des systèmes filtrants et la construction d’un ouvrage de décantation en tête de source de Yéssoulou 2 et 3, afin de couvrir les besoins jusqu’en 2030. Le coût de ces projets est estimé à 861 millions de dollars US. Le Ministre a fait le même constat pour les villes de l’intérieur du pays dont il estime les besoins de financement à 800 millions de dollars US pour mettre en adéquation les capacités à installer et les besoins en eau des populations à l’horizon 2040. Il a indiqué que malgré des atouts incontestables de la Guinée, de nombreux problèmes minent encore et de manière persistante la gouvernance du pays en matière d’eau. Et pour remédier à cette situation, la mobilisation des ressources financières s’avère nécessaire. Ainsi, dans le secteur de l’Hydraulique, le mécanisme de financement repose principalement sur l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers et le Fonds de l’hydraulique», a expliqué El Hadj Papa Koly Kourouma.

Pour finir, le ministre a notifié que, malgré la volonté politique qui se traduit par un engagement réel de mobiliser les ressources financières internes, le Fonds de l’hydraulique est confronté à de nombreuses difficultés parmi lesquelles, le non recouvrement des redevances dues aux prélèvements et aux turbinages des ressources en eau par certains gros usagers notamment : les Sociétés de production d’énergie hydroélectrique (société de gestion de Kaléta et celle de Souapiti en construction), les Sociétés minières notamment la CBG, la SBK, la GAC, la SMB.

Le Ministre a souligné que le manque à gagner est estimé à plus de mille cinquante-trois milliards GNF.

Au terme du débat, le Conseil a demandé au ministre de l’hydraulique de se mettre en rapport avec les ministres économiques en vue d’élaborer un dossier complet portant sur la structuration du financement du secteur de l’hydraulique à soumettre au pool économique dans un délai de deux semaines.

Avec la cellule de COM du gouvernement

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