Ils sont Ivoiriens, Somaliens ou Afghans, essentiellement des familles et des femmes isolées. Ces quelque 200 migrants ont planté leur tente lundi 31 août au soir devant l’Hôtel de ville de Paris. Leur objectif : attirer l’attention pour tenter d’obtenir un logement décent.
Sur le parvis de l’Hôtel de ville à Paris, il y a là bien rangé des dizaines de tentes. Certaines abritent des familles avec enfants, près d’une soixantaine de mineurs dont 17 de moins de trois ans. Une jeune femme doit accoucher incessamment sous peu de jumeaux, une autre a installé devant son abri de fortune le fauteuil roulant dont elle a besoin pour se déplacer.
Avant d’être ici, ces personnes pour la plupart venues d’Afrique campaient aux portes de Paris dans le nord de la capitale. L’association Utopia 56, qui tente de les aider à trouver un hébergement chaque jour, décrit des descentes de police quasi quotidienne obligeant ces étrangers à se déplacer de quelques mètres. Les emails envoyés par l’ONG ces dernières semaines à la préfecture et à la mairie sont restés sans réponses.
Procédures au ralenti
La moitié des personnes rencontrées ici sont en cours de demandes d’asile. L’autre n’est pas parvenue à décrocher le premier rendez-vous nécessaire aux démarches. La crise sanitaire et les congés d’été ont encore ralenti les procédures. Bénédicte, arrivée de RDC il y a deux mois, appelle en vain chaque jour le numéro de téléphone unique de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), le service de l’immigration français, qui sonne dans le vide.
En s’installant en plein cœur de Paris, au pied de l’Hôtel de ville, ces exilés espèrent être vus, entendus et enfin logés décemment.