En Côte d’Ivoire, le gouvernement saisit la justice suite au mouvement de désobéissance civile lancé par l’opposition et la création du Conseil national de transition (CNT). Il l’a annoncé dans une déclaration prononcée à la mi-journée. La police est déployée devant les domiciles de plusieurs leaders de l’opposition.
Au moins trois cargos de la police et des pick-upsont arrivés à la résidence de Henri Konan Bédié, dans l’après-midi. La police a délogé les journalistes qui y étaient regroupés pour un point de presse de l’opposition et a enclerclé le domicile. Quelques instants après, les forces de l’ordre ont laissé les journalistes revenir pour assister à la lecture d’un communiqué du PDCI. Depuis, les journalistes sont repartis et la police est restée déployée sur la zone.
Même scénario devant plusieurs domiciles de leaders de l’opposition où les forces de l’ordre sont présentes. C’est le cas pour la résidence de Pascal Affi N’Guessan. « Vers 14h45-15h00, les gendarmes ont complètement encerclé la maison. Ils ont pris part tout autour du domicile. Ils ne nous ont rien dit des raisons pour lesquelles ils venaient », a témoigné Angeline Kili, l’épouse du leader du FPI. Témoignage similaire d’Assoa Adou lui aussi du FPI : « Deux cargos de gendarmes viennent d’arriver devant mon portail. Ils ne sont pas encore descendus, mais ils se sont positionnés juste devant le portail. » Pareil autour de la maison d’Albert Toikeusse Mabri, dont le dossier de candidature avait été recalé pour cette présidentielle.
Plus tôt ce mardi, dans une déclaration à la presse, le gouvernement ivoirien a condamné la formation du Conseil national de transition, annoncé par l’opposition, lundi après-midi. Une organisation « devant se substituer aux institutions républicaines légalement établies », selon les termes du communiqué. Pour les autorités ivoiriennes cette annonce ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif constituent :« des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national ».
Le garde des Sceaux et ministre de la Justice, Sansan Kanbile, a donc annoncé que le procureur de la République et le tribunal de première instance d’Abidjan avaient été saisis « afin que soient traduits devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions ». La réponse du gouvernement intervient moins de 24 heures après que l’opposition ait dénoncé ce qu’elle appelle « une parodie d’élection ». Et annoncé « la création d’un Conseil national de transition chargé de former un gouvernement de transition ».
Cette déclaration ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif constituent des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national.
Sansan Kanbile, ministre ivoirien de la Justice
Depuis deux jours, le parti au pouvoir, le RHDP appelle le gouvernement à faire preuve de fermeté face aux déclarations et comportement de l’opposition. Lors d’une conférence de presse ce matin, le ministre de la Sécurité, Diomande Vagondo, est revenu sur les tirs et les détonations entendues hier soir près du domicile de certains leaders de l’opposition. Il a affirmé que les forces de l’ordre avaient procédé à du maintien de l’ordre avec la « dispersion de petits groupes ».
RFI