La Centrafrique vote ce dimanche 27 décembre pour élire son président et ses députés dans un contexte tendu. Si la situation est calme dans la capitale, des perturbations ont été recensées en province.
Quelque 1,8 million d’électeurs sont appelés aux urnes pour ce scrutin présidentiel et législatif. Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche en ordre dispersé, ils ont pour certains eu du retard à l’ouverture à cause de problèmes de logistique, notamment à Bangui. Mais l’autorité nationale des élections (ANE) assure que les 10 heures d’ouverture seront respectées dans l’ensemble des bureaux de vote, même ceux qui ont débuté en retard.
À Bangui, un dispositif sécuritaire important a été déployé dans la ville et les bureaux de vote, les forces de sécurité intérieure et la Minusca sont visibles. On sent une détermination à se rendre aux urnes. Beaucoup d’électeurs interrogés dans la capitale par nos journalistes voient dans le scrutin une façon d’exprimer leur refus des coups de force à répétition qu’a connu leur pays. « On ne veut plus de rébellion, on veut la paix », a confié une électrice à RFI.
Vu la situation (…), il faut que l’on soit déterminé. Je pense que la solution c’est de voter.
Tensions en province
Mais si la situation est calme à Bangui, ce n’est pas le cas dans d’autres villes de province, rapporte Victor Mauriat, du service Afrique de RFI. À l’exception de quelques villes comme Carnot, Berbérati à l’ouest, Sibut au centre ou Mbaïki au sud, dans lesquelles la Minusca et les Forces armées centrafricaines protègent les bureaux de vote, ces élections se déroulent dans la peur. Les différents élus et les autorités parlent souvent de « psychose ».
Mais dans certaines localités, le vote a pu avoir lieu mais des groupes armés sont intervenus en fin de journée. Les groupes armés 3R ont notamment pris la ville de Carnot, à l’ouest du pays. Les colonnes rebelles remontaient de la route de Boda où ils ont brulé toutes les urnes et bulletins qu’ils trouvaient sur leur passage.
Dans le nord du pays a Ndélé, Kaga Bandoro, Mbrès ou Bamingui, des sources officielles font part de violences lors du transport du matériel de vote. Celui-ci s’effectue souvent à moto ce qui l’expose à des attaques des groupes armées qui empêchent beaucoup de Centrafricains de déposer leur bulletin dans l’urne. Pour autant, le vote a pu avoir lieu dans certaines de ces localités.