Le nombre total de décès provoqués par le coronavirus en Allemagne a franchi le 10 janvier le seuil des 40 000 morts, a annoncé l’Institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), et la chancelière Angela Merkel a prévenu que les prochaines semaines verraient « la phase la plus dure de la pandémie».
L’Allemagne a enregistré 465 décès du Covid-19 ces dernières 24 heures, portant le total depuis le début de la pandémie à 40 343, a précisé l’institut. Plus de 1,9 million de personnes ont été contaminées jusqu’à présent, avec près de 17 000 nouveaux cas comptabilisés depuis le 9 janvier. La Belgique, un des pays le plus endeuillés au monde par la pandémie par rapport à son nombre d’habitants, enregistre elle 20 000 décès.
Les hôpitaux au maximum de leurs capacités
Dans son message vidéo hebdomadaire ce 9 janvier, la chancelière Angela Merkel a prévenu que le plein impact de l’intensification des contacts sociaux durant les périodes de Noël et du Nouvel an ne se voyait pas encore dans les statistiques. Elle a averti les Allemands que les semaines à venir constitueraient « la phase la plus dure de la pandémie » à ce jour avec nombre de médecins et personnels médicaux travaillant au maximum de leurs capacités.
L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union européenne avec quelque 83 millions d’habitants, peine à endiguer la pandémie. Elle a été durement frappée par la deuxième vague du virus après avoir été relativement épargnée par rapport à nombre d’autres pays européens durant la première phase. Le pays vient de prolonger et renforcer un confinement partiel jusqu’au 31 janvier et incite les citoyens à réduire encore davantage leurs contacts.
Plus de 5 000 malades du Covid-19 se trouvent actuellement en soins intensifs en Allemagne et plus de 80% des lits dans les services de soins intensifs sont occupés. Les écoles comme la plupart des magasins non-alimentaires, les bars, restaurants, équipements culturels, sportifs et de loisirs sont fermés jusqu’à fin janvier.
À l’instar d’autres pays européens, l’Allemagne a débuté sa campagne de vaccination fin décembre, avec le vaccin Pfizer/BioNTech administré jusqu’à présent à plus d’un demi-million de personnes. Un deuxième vaccin, celui du laboratoire américain Moderna, va prochainement être utilisé après avoir été autorisé le 6 janvier dans l’Union européenne.
« Le tempo de la vaccination va s’accélérer », assure Angela Merkel
Angela Merkel a admis que la campagne de vaccination avait pris du temps à démarrer mais « le tempo va s’accélérer », a-t-elle assuré. « Ce qui est important, c’est que nous pouvons dire: nous aurons suffisamment de vaccins disponibles pour tout le monde en Allemagne, a-t-elle ajouté. Mois après mois, nous allons vacciner plus de gens et en fin de compte nous serons capables de proposer le vaccin à quiconque le souhaite ».
Les vaccins autorisent « un espoir justifié » que le monde parvienne à vaincre la pandémie, a-t-elle estimé. Mais elle a demandé à ses concitoyens de rester patients, se disant « fermement convaincue » que les restrictions actuellement imposées à la vie quotidienne sont « absolument nécessaires ».
Un sondage effectué par Kantar pour l’hebdomadaire dominical Bild am Sonntag montre que 56% des Allemands sont d’accord avec les dernières mesures adoptées pour lutter contre le virus. Parmi les personnes interrogées, 25% estiment que ces mesures ne vont pas assez loin et 16% seulement les jugent trop strictes.
Au sein même du gouvernement, la pré-campagne électorale se fait sentir avec des attaques en règle des sociaux-démocrates contre le ministre chrétien-démocrate de la Santé, relate notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault. Le soutien des Allemands pour les mesures anti-Covid reste majoritaire mais en baisse. Le nombre de ceux qui sont prêts à se faire vacciner -les ¾- est en augmentation.