Tout citoyen Guineen en conflit avec la loi pénale a droit à un procès juste et équitable, tenu dans un délai raisonnable dans lequel le droit de la défense est constitutionnellement protégé et garanti.
Ce principe universel a été repris par le législateur Guineen dans l’article préliminaire du code de procédure pénale en ces Termes :
Il doit être définitivement statué sur l’accusation dont une personne fait l’objet dans un délai raisonnable.
Malheureusement, ce principe est complètement ignoré dans le dossier des événements postes électoraux de 2020 que certains observateurs avisés qualifient de : Dossier politico judiciaire.
Comment peut on comprendre que sur une centaine d’accusés, tous poursuivis pour les mêmes faits et devant la juridiction et détenus dans la même maison d’arrêt, soumis aux mêmes conditions de détentions, que 3 des détenus soient sélectivement libérés sur la base du critère : Maladies.?
Et les autres détenus du même dossier qui défilent tous les jours à l’infirmerie de la maison centrale, faute de moyens d’être évacués dans les CHI pour les soins.
Il s’agit exactement de la majorité silencieuse des détenus qui croupissent en prison, sans ressources ni retentissement médiatique de leur cause .
Pourtant, sous le poids de 9 mois de longue détention, ils sont actuellement rongés de toutes sortes de maladies justifiant la prise en leur faveur d’une mesure de semi liberté ou du placement en milieu extérieur.
Une telle mesure s’avérerait salutaire.
Mais hélas ! un véritable deux poids, deux mesures.
Néanmoins, à défaut d’une semi liberté, comme c’est la nouvelle formule de libération, il serait souhaitable qu’une date de l
d’ouverture de leur soit officiellement fixée afin qu’ils soient au moins situés sur leur sort.
C’est aussi une manière de soulager tant que soit peu, les souffrances de la majorité silencieuse des détenus.
C’est aussi une façon de donner force et crédit au principe de la primauté du droit dans notre pays.
Me Saliou Beavogui avocat à la cour d’appel de Conakry