Les talibans « seront jugés sur les actes, pas sur les paroles ». C’est la tonalité des déclarations des responsables occidentaux ce mercredi de Boris Johnson, à Jean-Yves Le Drian. Mardi, le mouvement au pouvoir à Kaboul a tenu une première conférence de presse et s’est voulu rassurant à l’égard des femmes, des minorités religieuses, des opposants et de la communauté internationale. On sait aussi que les chefs talibans discutent avec d’anciens responsables comme Hamid Karzaï. Les talibans, considéré comme une organisation terroriste par de nombreux acteurs internationaux, ont-ils changé ?
L’utilisation des réseaux sociaux et des médias traditionnels le souligne : les talibans veulent désormais montrer un nouveau visage, montrer qu’en 2021, le mouvement n’est pas le même qu’en 2001. Firouzeh Nahavandi est sociologue et professeure à l’université libre de Bruxelles. Selon elle, certes « Ils (les talibans) se sont modernisés dans leurs discours. Ils sont maintenant très à même de toutes les technologies de la communication. Ils veulent maintenir de bonnes relations avec la communauté internationale et les pays dans la région ».
Mais au fond, le discours reste très dogmatique. Et l’intervention du porte-parole des talibans, ce mardi, montre qu’il n’y a pas de réel changement de doctrine, poursuit Firouzeh Nahavandi, auteure d’un livre intitulé Afghanistan (éditions. De Boeck). « À chaque fois qu’il prononçait quelque chose en faveur des femmes, de pouvoir sortir, travailler et aller à l’école, c’était tout de suite contrebalancé par (l’expression) ’’dans le cadre de l’islam, dans le cadre de nos valeurs’’… »