Les États-Unis laisseront entrer à partir de novembre toutes les personnes en provenance de l’étranger à condition qu’elles soient entièrement vaccinées contre le Covid. La Maison Blanche l’a annoncé ce lundi.
Dix-huit mois après sa mise en place par l’administration Trump en mars 2020, l’interdiction d’entrée sur le territoire américain pour les voyageurs internationaux va enfin être levée. Elle concerne les ressortissants de 33 pays, dont ceux de l’Union européenne, du Royaume-Uni et de la Chine.
Mais cette ouverture des frontières ne sera pas sans conditions strictes, prévient le coordinateur de la lutte contre la pandémie à la Maison Blanche, Jeff Zients. Les voyageurs devront ainsi présenter une preuve de vaccination contre le Covid-19, se faire tester dans les trois jours avant leur voyage vers les États-Unis et porter un masque. En outre, un système de suivi des contacts sera mis en place par les compagnies aériennes, qui devront collecter les informations permettant de les contacter.
La Maison Blanche n’a cependant pas précisé dans l’immédiat quels vaccins permettraient de rentrer sur le sol américain. C’est pourtant loin d’être un détail, car nombre de Britanniques et d’Européens ont reçu le vaccin AstraZeneca, qui n’est pas reconnu aux États-Unis où seuls le sont ceux de Pfizer/BioNTech, de Moderna et de Johnson&Johnson (Janssen). Et les Chinois eux ont mis au point leur propre sérum, tout comme les Russes.
«Cela concerne l’ensemble des personnes vaccinées avec des vaccins qui sont reconnus par l’Agence américaine des médicaments», a expliqué le commissaire européen Thierry Breton, chargé de coordonner l’approvisionnement de l’Union européenne en vaccins anti-Covid et qui s’est entretenu avec le coordinateur de la lutte contre la pandémie à la Maison Blanche. «Il m’a dit que pour les autres vaccins, pour AstraZeneca notamment, c’est leur agence de santé qui allait décider, mais il avait l’air d’être positif et optimiste», a-t-il ajouté.
Une décision saluée en Europe
Alors que le président Donald Trump avait au départ fermé les frontières pour trente jours, les restrictions auront donc duré au total près de dix-huit mois, au grand dam en particulier des pays européens, qui ont eux rouvert leurs frontières aux Américains vaccinés et qui s’agaçaient de ce manque de réciprocité.
La Commission européenne a salué l’annonce de la levée, soulignant qu’il s’agissait d’une décision «attendue depuis longtemps par les familles et les amis séparés, et d’une bonne nouvelle pour les entreprises». Sur Twitter, le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Olaf Scholz a applaudi «une excellente nouvelle pour les investissements allemands et européens, nos exportations et l’ensemble de la relation transatlantique».
Alors que Boris Johnson se dit «ravi», sa cheffe de la diplomatie Liz Truss s’est félicitée d’une «excellente nouvelle pour les voyageurs du Royaume-Uni vers les États-Unis». «C’est important pour notre reprise économique, nos familles et nos échanges commerciaux.»
Pendant cette longue période les restrictions ont aussi causé d’innombrables situations personnelles et familiales douloureuses, maintenant séparées des centaines de milliers de personnes. Le nouveau protocole va permettre des retrouvailles familiales que de nombreux internautes réclamaient sous le mot d’ordre #LoveIsNotTourism (« L’amour ce n’est pas du tourisme») et réjoui les compagnies aériennes. L’association des compagnies européennes Airlines for Europe a tweeté sa satisfaction, applaudissant une annonce qui «va donner un coup de fouet bien nécessaire aux voyages transatlantiques.»
Une levée des restrictions pas pour tout le monde
Les Américains non vaccinés qui reviendraient sur le sol américain après un séjour à l’étranger seront soumis à des obligations de test encore plus strictes, a précisé Jeff Zients. Il leur sera demandé d’être testés dans la journée qui précède leur retour et non dans les trois jours, et d’être testés à nouveau après leur arrivée.
La Maison Blanche adurci le tonces dernières semaines face auxrésistances contre la vaccinationdans le pays. Elle n’a toutefois pas pour l’instant pris l’une des décisions les plus drastiques en son pouvoir, à savoir imposer la vaccination sur les vols domestiques aux États-Unis.
Mondemedia.info