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TUNISIE- les États membres de l’OIF proposent un report du sommet de la Francophonie

Le sommet de la Francophonie devait avoir lieu à Djerba en novembre, mais lors d’une réunion du Conseil permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie, ce mardi 12 octobre, les représentants des 88 États membres et associés ont convenu de repousser l’échéance à l’automne 2022. La décision, précipitée par la situation politique en Tunisie, doit encore être entérinée par les ministres mais cela semble faire peu de doutes.

 

C’est « dans un souci de cohésion et de solidarité » que les États de l’Organisation internationale de la Francophonie se sont entendus pour proposer ce report d’un an, explique le communiqué publié mardi soir sur le site de l’OIF. Le but ? Pouvoir l’organiser « dans les conditions les plus optimales ». Sous-entendu : ce n’est pas le cas actuellement en Tunisie.

Depuis que le président tunisien Kaïs Saïed s’était arrogé les pleins pouvoirs il y a un peu plus de deux mois, avant de suspendre le Parlement puis certains chapitres de la Constitution le mois dernier, la tenue du sommet de la Francophonie dans le pays devenait de plus en plus problématique.

Difficile d’organiser un sommet consensuel et apaisé alors que des milliers de personnes manifestent toujours contre ce qu’elles appellent un « coup d’Etat. » L’ancien président Moncef Marzouki avait même personnellement appelé au boycott de ce sommet. Plusieurs pays membres de l’OIF auraient ainsi fait part de leur gêne à la secrétaire générale de l’organisation.

Samedi, Louise Mushikiwabo s’était déplacée en Tunisie pour entendre le Président Kaïs Saïed lui redire sa volonté d’accueillir le sommet et lui présenter les préparatifs en cours. Objectif : éviter une humiliante annulation. Les organisateurs tunisiens assuraient alors encore qu’une vingtaine d’États avaient confirmé leur venue. Sauf qu’il n’y avait ni lieu précis, ni programme pour ce sommet prévu les 20 et 21 novembre prochains.

Le ton se voulait rassurant, mais le chef de l’État tunisien avait lâché une petite phrase. Kaïs Saïed évoquait ceux qui « sont allés à Paris et ont essayé de faire capoter le sommet de la Francophonie. » Parlait-il d’opposants politiques ? De partenaires étrangers ?

Une semaine avant, il s’était entretenu avec son homologue français. Emmanuel Macron avait alors, selon le communiqué de l’Élysée, rappelé son attachement au dialogue et évoqué « le calendrier institutionnel attendu par la communauté internationale ». Une formulation suffisamment vague pour se référer au calendrier de réformes politiques internes. Mais aussi, après tout, à un sommet international comme celui de l’OIF.

 

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