Le Premier Ministre Mohamed Beavogui ne serait plus en odeur de sainteté avec le patron du CNRD. Selon nos sources, tout a commencé par la mise en place de l’équipe gouvernementale. En effet selon la Charte de la Transition la composition de l’équipe gouvernementale incombe au premier Ministre qui, après sa nomination, doit dans les 30 jours qui suivent présenter la liste de ladite équipe au Président de la Transition. Selon plusieurs indiscrétions, la première liste de Mr Béavogui n’aurait pas reflétée les attentes de chef de la junte. Ce fut la première escarmouche opposant les deux hommes dès l’entame de leur collaboration. Concernant la deuxième, elle est relativement plus récente. Le chef du gouvernement a récemment représenté la Guinée au soixantième sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO où il était question de la transition en Guinée et au Mali. Selon certains confrères, les engagements pris par le Premier Ministre devant la commission de l’institution sous-régionale relativement à la mise en place d’ici fin décembre du Conseil National de la Transition (CNT) n’aurait pas été du gout du CNRD. La réaction de ce dernier n’aura d’ailleurs pas tardée car il s’est vite fendu d’un communiqué désavouant à peine voilé, les engagements pris par le Chef du Gouvernement. Toute chose qui dénote de la cacophonie ambiante qu’il y a au sommet de l’Etat en cette période transitoire. Depuis, entre les deux hommes, les rapports vont de mal en pis. Mais la goute d’eaux qui semble déborder le vase c’est bien ce tout dernier acte du Président de la junte. En effet le Colonel Mamady Doumbouya a, dans un décret présenté à la télévision nationale, rebaptisé l’aéroport de Conakry en donnant le nom de cet endroit stratégique au père de l’indépendance nationale, le feu Ahmed Sékou Touré. Seulement après cet acte diversement apprécié, la réaction du locataire du palais de la colombe ne s’est pas fait attendre. Mohamed Béavogui s’est dit surpris de l’avoir appris sur la place publique au même titre que le citoyen lambda. A en croire les propos du chef du gouvernement, le sujet n’aurait pas été abordé en conseil des ministres. Cette situation relance carrément le débat sur la qualité du rapport entre le Gouvernement et le CNRD qui ne semble plus accorder leurs violons. Cette dernière mésentente vient s’ajouter à bien d’autres carambouilles relationnelles présage d’une crise au sommet de l’Etat, d’après plusieurs commentateurs. Pour beaucoup, Mohamed Béavogui serait même sur une chaise éjectable en ce moment-ci. Actuellement la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir à quand le torchon qui brûle entre les deux hommes prendra-t-il fin ?
Affaire à suivre !
Mamady Kansan Doumbouya
Journaliste analyste politique.