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La Maltaise Roberta Metsola élue à la présidence du Parlement européen

La première session du Parlement européen s’est ouverte, lundi 17 janvier au soir, à Strasbourg par un hommage à son président défunt, David Sassoli. Les députés ont élu, ce mardi, la controversée Roberta Metsola à la tête de l’assemblée européenne.

Remarquable collègue, intelligente, sachant dialoguer, respecter et écouter la parole des autres : ainsi est qualifiée Roberta Metsola par des eurodéputés de différents bords. La Maltaise devient ce mardi, la troisième femme présidente du Parlement européen et ainsi succéder à David Sassoli, décédé le 11 janvier dernier et dont le mandat expirait ce mois-ci.

Trois autres candidatures étaient en lice pour le fauteuil de la présidence du Parlement : celle du groupe nationaliste CR, avec le Polonais Kosma Zlotowski ; celle du groupe de gauche GUE, avec l’Espagnol Sira Rego ; et celle des Verts, avec la Suédoise Alice Kuhnke.

Mais les jeux étaient déjà joués par avance. Ou presque. À Strasbourg comme à Bruxelles, la politique européenne est avant tout la recherche du consensus. L’élection du Parlement n’échappe pas à la règle. « Ce n’est pas seulement l’élection du prochain président ou de la prochaine présidente. Ce qui est le plus important, c’est le rôle central que va jouer notre groupe politique », explique le député socialiste Javier Moreno Sanchez au micro de notre envoyée spéciale à Strasbourg, Juliette Gheerbrant.

Les tractations entre les différents groupes ont duré jusqu’à la dernière minute et un accord a été trouvé entre les conservateurs, les centristes et les sociaux-démocrates. Ces derniers ont obtenu cinq vice-présidences. « Elle est très conservatrice, mais je pense qu’elle a eu cette ouverture d’esprit et qu’elle a compris notre message. Elle s’est engagée à respecter et à porter la position dans chaque thème de la majorité du Parlement », rapporte Javier Moreno Sanchez.

Des positions controversées

Mère de quatre garçons, la jeune femme dynamique connaît parfaitement les arcanes des institutions européennes. Élue vice-présidente du Parlement européen l’an dernier, elle a assuré le remplacement de David Sassoli durant sa maladie et assure aujourd’hui son intérim.

Si son travail est largement salué, ses positions anti-avortement suscitent la polémique. Représentante d’un pays, Malte, où l’IVG reste complètement illégale, Roberta Metsola vote systématiquement contre toutes les résolutions qui défendent le droit à l’avortement et elle s’est même abstenue de voter un texte qui demandait à la Commission européenne de criminaliser les violences faites aux femmes, en septembre dernier.

 

Diplômée en droit, elle étudie au Collège d’Europe, à Bruges, et brigue en 2004, encore étudiante, un premier mandat d’eurodéputée, sans succès. Elle finira par rejoindre l’hémicycle en 2013, après avoir été attachée chargée de la justice et des affaires intérieures au sein de la représentation permanente de Malte auprès de l’Union européenne, puis conseillère juridique au Service européen d’action extérieure.

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En dehors de sa position inflexible sur l’avortement, Roberta Metsola est considérée comme progressiste au sein du PPE, engagée notamment pour les droits des personnes LGBT+ ou défendant le droit d’asile. Il n’empêche que 40 ans après le mandat de Simone Veil, une présidente opposée à l’avortement met mal à l’aise certains et certaines élus, y compris dans les rangs des groupes qui ont signé l’accord pour la porter à la présidence du Parlement. Le nombre d’abstentions sera certainement un bon indicateur.

Hommages à David Sassoli

La session du Parlement européen s’est ouverte ce lundi soir par un hommage solennel à son président défunt David Sassoli, très aimé et respecté à Strasbourg, au-delà des appartenances politiques. Les eurodéputés sont arrivés ce lundi soir dans l’hémicycle une rose blanche à la main pour saluer son engagement, sa disponibilité et son humanité.

Roberta Metsola a ouvert la cérémonie. Enrico Letta, ami proche de David Sassoli, s’est aussi exprimé, ainsi que le président français Emmanuel Macron et tous les responsables européens. Même dans les couloirs, l’émotion était là. Des employés suivaient la cérémonie sur des écrans, parce qu’ils n’avaient pas pu accéder à l’hémicycle.

C’est une session très politique qui commence. Après l’élection du président du Parlement ce mardi, cette session sera dominée par un autre événement politique : le discours du président Emmanuel Macron qui présentera aux eurodéputés les priorités de la présidence française de l’Union européenne. Rendez-vous est fixé mercredi matin.

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