Ce samedi, des centaines – voire quelques milliers – de personnes se sont réunies à Bamako pour manifester leur joie suite au départ annoncé de troupes françaises du Mali. Ce rassemblement s’est tenu à l’appel du collectif Yéréwolo-Debout sur les remparts qui réclame depuis sa création il y a trois ans le retrait de l’armée française du pays.
Face à une scène, une foule de manifestant remplit le versant nord de la place de l’Indépendance pour une mobilisation moins importante qu’annoncée. Perpetue Uro Ogon, enseignante, fustige « le peu de résultat de l’intervention Barkhane ».
Elle est amère et pressée de voir les contingents français quitter son pays. « La France nous a déçu. Dès aujourd’hui ils n’ont qu’à plier bagages. On a assez avec cette armée françaises. On a pas besoin de la France. »
La Russie tout comme son drapeau présent dans l’assemblée est brandit comme le nouvel alliée. Placé sous le signe de la victoire, ce meeting se veut une célébration. Mais c’est surtout une rupture qui est fêté au son de la chanson « Armée française » d’Alpha Blondy.
« En 2012, quand la France venait libérer Konna, on était tellement content qu’on a même baptisé des enfants au nom de François Hollande. Mais si tu vois aujourd’hui que ce même peuple se lève pour dire « allez-y« , ça veut dire que la France a failli. »
Sur l’estrade des officiels, un large sourire traverse le visage de Drissa Mimenta l’un des cadres du mouvement Yéréwolo-Debout sur les remparts. Pour lui le retrait militaire français ne signe pas la fin de son organisation. « Nous nous battons contre la politique française et dans cette politique, il y a la monnaie, il y a la langue et pleins d’autres aspects. Nous allons continuer à nous battre. »
Des arguments qui ont émaillé la plupart des discours d’une manifestation qui s’est achevé peu avant la tombée de la nuit.