Au Mali, les partisans de l’imam Mahmoud Dicko se montrent de plus en plus critiques vis-à-vis de la junte. Leur mentor avait donné le ton jeudi dans la capitale malienne en taclant les autorités de la transition qu’il avait publiquement qualifiées « d’arrogantes ». Plusieurs associations politiques, membres du M5, ont également réclamé la démission de l’actuel Premier ministre, Choguel Maïga.
Samedi, les sympathisants du chef religieux ont tenu une assemblée à Bamako et ils ont tenu un discours très musclé. Les partisans de l’imam Mahmoud Dicko sont très critiques face à la gouvernance actuelle au Mali. Pour eux, le pays est dans l’impasse.
Youssouf Daba Diawara, coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) explique qu’ils ne resteront pas les bras croisés face à l’impasse dans laquelle se trouve le pays: « Cela fait plus de vingt-deux mois que les autorités de la transition sont là et vraiment, il n’y a pas eu de changement notoire que nous, nous avons constaté. Les intimidations qui sont en cours aujourd’hui ne nous feront pas changer d’avis. »
Une plainte en diffamation contre certains activistes
Aucun doute, l’imam Mahmoud Dicko prend de plus en plus de distance vis-à-vis de la junte malienne. Et ses partisans tiennent de plus en plus un discours politique. « Nous avons constaté aussi, ces derniers temps, l’installation d’une atmosphère défavorable à la liberté d’expression, précise Youssouf Daba Diawara. Ceux qui attaquent l’imam sur les réseaux sociaux sont le plus souvent des activistes qui sont à la solde du régime. »
Les fidèles de l’imam ont déposé une plainte en diffamation contre certains de ces activistes. Un des avocats constitués est formel: « Avec les nouvelles lois sur la cybercriminalité, il y a de quoi rapidement retrouver les responsables s’il y a de la bonne volonté et le souhait de punir les auteurs de ces insultes et attaques. »
Pour certaines associations politiques, beaucoup reste encore à faire
Samedi à Bamako se tenait également une conférence de presse de plusieurs associations politiques, membres du M5, mouvement politique dont le président du comité stratégique est l’actuel Premier ministre, Choguel Maïga. Et c’est sa démission qui a été réclamée par ses ex-alliés qui critiquent son action à la tête du gouvernement un an après sa nomination.
« Certaines organisations parmi nous demandent la démission du Premier ministre, explique Daba Diallo, porte-parole des pétitionnaires. Aujourd’hui, nous estimons que le combat du M5 est détourné et que Choguel Maïga ne peut pas rester Premier ministre et président du comité stratégique en même temps. Vraiment, la situation est telle que nous avons décidé aujourd’hui de sortir de notre réserve et de dire la vérité aux Maliens. »
Pour ce qui est de la gouvernance actuelle, le constat fait par les pétitionnaires est qu’ils sont très loin de leurs attentes: « Il y a encore beaucoup qui reste à faire par rapport à la gouvernance vertueuse que nous réclamons, c’est-à-dire le nouveau Mali auquel le peuple aspire depuis un certain temps. Beaucoup de choses restent à faire, notamment concernant les différents scandales, la question de l’impunité. Le point positif aujourd’hui de cette transition est qu’au niveau sécurité, il y a une nette amélioration et nous félicitons nos forces armées et de sécurité par rapport à cela. »
RFI