L’un des avocats des anciens dignitaires du régime déchu s’est prononcé sur l’organisation du procès de Dr Ibrahima Kassory Fofana , Oyé Guilavogui et de Mohamed Diané, poursuivis pour des faits présumés de détournement des deniers publics, d’enrichissement illicite, de corruption, de blanchiment des capitaux. Et sont retenus à la prison centrale de Conakry, depuis près d’une année. À en croire Me Mohamed Seydou Diagne, Avant d’organiser le procès, il faut respecter le droit d’accès à la justice. Pour lui, Il est inconcevable que la cour suprême soit saisie d’une question de libération et qu’elle reste 9mois muette.
«Le chef de l’État lui-même a déclaré que la justice serait la boussole de la transition et du renouveau démocratique de la Guinée. La position de la défense est claire, elle n’est pas une défense de connivence. Nous ne sommes pas là, nous les avocats de Guinée et de l’étranger pour accompagner nos clients jusqu’à ce qu’une justice aux ordres leur coupe la tête. Nous ne sommes pas là des simples accompagnants ou des figurants d’une chaîne judiciaire qui est déjà écrite au palais Mohamed V, au ministère de la justice ou ailleurs. Donc, c’est un droit fondamental. La défense c’est le seul droit qui est un droit absolu en République de Guinée à part le droit à la vie. Nous ne pouvons pas faire de compromissions sur ce point-là. Voilà pourquoi pour la crédibilité du système judiciaire guinéen, la défense aide même l’État de Guinée à la consolidation de l’État de droit par la protection du droit à un procès équitable de nos clients. Et donc, par ricochet tous les citoyens. Il faut que le système soit fair-play et que toutes les règles de procédures soient respectées ce qui n’a pas été le cas depuis le début de la procédure jusqu’aujourd’hui.
Aujourd’hui, ce que la Cour Suprême de Guinée est en train de faire vis-à-vis de Monsieur Kassory, de Dr Mohamed Diané et de Oyé Guillavogui c’est tout simplement un déni de justice. Les citoyens Guinéens ont le droit d’accéder à la justice de leur pays. Quand on les place sous mandat de dépôt, qu’ils ont des libertés qui ont été ordonnées par les juges d’instruction, s’il y a des pourvois en cassation, ces pourvois doivent être jugés. Il est inconcevable que la cour suprême soit saisie d’une question de libération et qu’elle reste 9mois muette et qu’elle refuse de répondre à ces demandes-là. Et pendant ce temps, le procureur spécial parce qu’il est instruit par le gouvernement accélère les procédures et veut organiser un procès. Avant d’organiser le procès, il faut respecter le droit d’accès à la justice pour que la cour suprême nous réponde d’abord sur les deux décisions sinon la défense en tirera toutes les conséquences au plan national et au plan international», a martelé Me Diagne.
Fatoumata Diaraye Bah pour mondemedia.info