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Leçon de vie: L’ingratitude du parent, la reconnaissance de l’inconnu (un récit personnel)

Ne dit-on pas que la reconnaissance de l’inconnu commence, là où, s’arrête l’ingratitude du parent?
C’est un vécu au quotidien. Chacun se plaint d’un proche, d’une ingratitude et du manque d’attention d’un parent ou un ami. Ce fait, je ne l’ai point échappé. Je l’ai vécu du plus profond de ma chair. Et j’en éprouve jusque-là, des remords, des blessures voire même des brûlures profondes qui affectent mon âme et dégradent en moi tout sentiment de serviabilité, d’entraide ou du devoir vis-à-vis du prochain.

De l’ingratitude du Parent.

Sans en citer de nom, ni en faire dans la caricature, je raconte ce récit, qui, certainement, a été vécu par plus d’un. L’homme ingrat ou le parent méchant?
Il était tout recemment, un parent très étroit s’est confié à moi. Il traversait une période sombre, ses affaires ont pris le coup d’un séïsme renversant. Tout se dégradait et sa vie chutait comme un glacier dans le Sahara. On s’est parlés. On s’est entendus. Lui et moi, nous nous sommes engagés sur le volontariat auprès des bonnes personnes. Tout n’a pas été rose mais par la grâce de Dieu avec l’aide de bonnes personnes, les choses ont repris pour lui. Ma volonté, c’était de revoir ce sourire perdu sur son visage, traversé en peu de temps, par un torrent de misère qui l’avait complètement lessivé. J’étais heureux de le revoir dans son immense désert de galère qu’il poussait une prairie verte. Signe d’une nouvelle vie avec plein d’espoir. J’avais le sentiment d’un devoir accompli, vis-à-vis d’un parent. Que Dieu me le retribue au centuple. Amen.
Mais c’était sans connaitre la vraie nature de l’humain, pardon, du Guinéen et en plus du parent.
Des temps après, j’ai été désagréablement surpris de surprendre ce même, me vilipender. En me traitant même de maudit. Dieu seul sait la teneur de cette foudre que j’ai ressentie. Les yeux dans les yeux, sans gêne, il me dit ouvertement que je mérite mon sort de tristesse. Parce que je ne tire pas profit ni de mes relations, ni de mon intelligence. Il me qualifie même de n’djofori (maboule).
Certainement, il dit vrai. Mais, il n’était pas ce bien placé à me faire cette morale. Mon attitude envers lui a été celle-ci: Yo Allah yobbu. (Que chacun récolte ce qu’il a semé chez Dieu). J’ai quitté avec un sourire et des larmes sans regret. Dieu soit loué!

De la reconaissance de l’inconnu!

Il y a moins d’un mois, dans une des mosquées de Kinifi dans lanbagnyi, c’est un vieil homme qui s’est jeté dans mes bras en larmes. Un homme qu’aucun de mes souvenirs ne pouvait me le rappeler malgré l’éléphantesque de mon esprit. Ce monsieur, qui, il y a moins de 10 ans souffrait énormément et avait totalement perdu le sens de la vie. Peu, il ne lui restait que de se donner la mort. Abandonné par sa femme et ses enfants, parce que rattrapé par une situation financière particulière alors que tout roulait pour lui au vert.
Il était un matin, d’un 2010, j’ai vu ce monsieur faire la rotation au tour du domicile de mon grand frère, le ministre d’État Tibou Kamara à Kipé avec une ordonnance. Rejeté à plusieurs reprises par les gardes, j’ai été approché par un autre inconnu afin que je puisse m’occuper de l’adulte d’alors, souffrant et sans espoir.
J’ai entendu et accepté. Je l’ai introduit dans la cour. Ce jour, le Gl Sékouba Konaté et Diallo Sadakadji y étaient. Les deux ont fait un geste pour tous ceux qui étaient à l’intérieur.
Ensuite, je suis venu voir le ministre Tibou à l’étage, où, il logeait. Dieu faisant, étant ce jour de bonne humeur, comme toujours d’ailleurs, il reçoit l’adulte nécessiteux après la visite des deux géants (Gl Konaté et Sadakadji). Imaginez la suite…

L’adulte ressort en larmes avec des prières qui retentissaient à plus de 500 m. Le sourire est un bon remède à plusieurs maux.
13 ans après, c’est ce vieux qui me rappelle en larmes ce bienfait.
Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, il a reconstruit sa famille et vit avec elle à Kinifi avec l’argent qu’il a su faire prospérer.
Il a demandé aux sages de prier pour moi, ce jour. J’étais content de cette marque de reconnaissance de l’inconnu.
J’ai versé des larmes, et sur mon visage, coulait une rivière de joie. J’ai compris à travers lui, qu’il faut toujours faire du bien.
Qu’il soit un parent ingrat ou un inconnu reconnaissant. Car tous ne sont pas ingrats et tous ne sont pas reconnaissants.

Ça, je l’ai vécu. C’est pourquoi je le raconte, maintenant.

Marouane.

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