Le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou, a décidé de se séparer de son Premier ministre et de dissoudre le gouvernement à la tête duquel il se trouvait. Depuis sa nomination en octobre 2022, Apollinaire Kyelem de Tambèla avait été reconduit à deux reprises à la Primature. Les raisons de son limogeage n’ont pas été précisées.
Décidée par un décret du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, l’éviction du Premier ministre burkinabé et la dissolution de son gouvernement ont été annoncées sur le plateau du journal du soir de la télévision nationale du Burkina Faso. Le texte est succinct : « Il est mis fin aux fonctions du Premier ministre. Le gouvernement est dissout », affirme le secrétaire général du gouvernement. Dans l’attente de la formation d’une nouvelle équipe, les ministres sortants sont, eux, chargés d’expédier les affaires courantes.
À Ouagadougou, cette décision a surpris car Apollinaire Kyelem de Tambèla avait été nommé dans la foulée du coup d’État qui a porté le capitaine Traoré au pouvoir, en 2022. Choisi pour ses positions sankaristes, cet avocat de formation avait ensuite dirigé trois gouvernements successifs.
À ce stade, les raisons de son éviction ne sont pas évoquées. En octobre dernier toutefois, celui-ci avait fait l’objet de vives critiques de la part de chefs coutumiers pour avoir remis en cause l’efficacité des fétiches face à la menace terroriste et appelé à mettre en avant les connaissances scientifiques. Face à la polémique, Apollinaire Kyelem de Tambèla, alors en voyage officiel en Russie, avait été contraint de présenter ses excuses à « ceux qui se sont sentis blessés » par ses propos.
Avec RFI