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GUINEE/ CONAKRY- Les fumées mortelles de la decharge de Dar-Es-Salam, emportent l’imam Sylla

 

Depuis plus de trente ans, une ombre toxique plane sur Dar-Es-Salam 2, à Conakry : la décharge de la Minière. Un monstre de déchets qui exhale sans relâche des fumées âcres, un poison lent qui s’insinue dans les poumons fragiles des enfants et des vieillards.

Ici, l’air même est un ennemi, chaque inspiration une lutte, chaque jour une menace. Les jeunes innocents toussent sans fin, leurs petites poitrines se contractant douloureusement, tandis que les anciens, gardiens de la mémoire, voient leur souffle s’éteindre, emporté par le fléau invisible.

Le décès de Mohamed Khalib Sylla, le premier imam, la figure vénérée de la grande mosquée centrale, est venu déchirer le voile de l’indifférence. Sa mort n’est pas une fatalité, mais le cri silencieux d’une communauté asphyxiée.

Ses poumons, autrefois remplis de prières et de sagesse, ont été rongés par le souffle impur de la décharge. Malgré les suppliques, les appels désespérés lancés vers des oreilles restées sourdes, il a succombé, victime innocente d’une négligence criminelle.

Aujourd’hui, Dar-Es-Salam 2 n’est plus seulement un quartier, mais un théâtre de l’horreur où la vie se consume lentement sous l’effet des déchets. La fermeture de cette plaie béante, une gestion digne de ce nom, ne sont plus de simples revendications, mais un impératif vital. Combien d’autres vies devront être sacrifiées sur l’autel de l’inaction ?

Il est temps, plus que temps, que les autorités brisent les chaînes de l’indifférence et offrent à ces âmes vulnérables le droit fondamental de respirer un air pur, d’espérer un avenir où la vie ne soit pas une lutte constante contre la mort invisible qui s’échappe de la Minière.

L’urgence est là, palpable, dans chaque toux d’enfant, dans chaque souffle court d’un aîné, dans le souvenir douloureux d’un imam emporté par le poison de nos déchets.

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