Selon RFI, le chef d’état-major a de nouveau pris la parole sur la situation politique du pays ce mercredi 10 juillet. Ahmed Gaïd Salah a dit qu’il soutenait le président par intérim Abdelkader Bensalah, dont le mandat expirait théoriquement mardi soir. Le chef d’état-major a répété que l’armée était favorable à l’organisation de l’élection présidentielle le plus rapidement possible. Mais le discours s’est aussi fait menaçant à l’égard des manifestants.
Ceux qui ne sont pas avec l’armée sont contre elle. C’est en substance le message du chef d’état-major qui adresse une série de mises en garde. Mise en garde d’abord contre ceux qui scandent « état civil, pas militaire » dans les manifestations ; ensuite envers les manifestants qui portent les drapeaux berbères, mais aussi à ceux qui les soutiennent et dénoncent des prisonniers d’opinion ou politiques.
Pour Ahmed Gaïd Salah, tous ces gens sont des corrupteurs. Et le chef d’état-major avertit : l’armée a la mission d’assainir le pays de la corruption. Il enjoint même la justice à utiliser la loi du talion.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, plus de vingt personnalités politiques ont été placées en détention provisoire. Plus de soixante personnes ont été elles aussi mises sous mandat de dépôt après avoir été arrêtées dans des manifestations avec des symboles berbères ou des pancartes hostiles à l’armée. Ces manifestants sont accusés d’atteinte à l’intégrité du territoire.
Louis De Funès Diallo