Le « sit-in » organisé depuis ce week-end à l’aéroport international de Hong Kong n’a pas plu à Pékin. Mais ce lundi 12 août, il ne s’agit plus d’un petit rassemblement. Des milliers de manifestants s’y sont retrouvés. Ils dénonçaient les dernières violences policières. Les vols sont annulés pour la journée, et la compagnie Cathay Pacific rappelle à ses équipes que soutenir ou participer au mouvement de révolte peut conduire au licenciement.
Le train de la gare est immobilisé. Il n’y a plus de bus, plus de taxi, plus de réseau internet, selon notre envoyé spécial à l’aéroport de Hong Kong, Christophe Paget. Une foule immense, gigantesque, une marée humaine a déferlé sur place ce lundi.
Les participants sont particulièrement remontés contre les violences policières, au nom d’une jeune femme dont l’image est reprise sur tous les médias et les réseaux sociaux. Bon nombre de jeunes portent un bandeau sur l’œil en son hommage.
Depuis dimanche soir, les protestataires accusent la police de lui avoir tiré un projectile dans le visage. Sur de nombreuses pancartes, on la voit ensanglantée. De source hospitalière, elle aurait une rupture de l’œil et la mâchoire fracturée.
Sur la pancarte d’un manifestant, on peut lire « œil pour un œil ». Ce dernier confirme à RFI qu’il est prêt à riposter, mais plutôt avec sa liberté d’expression, de parole. « Nous n’avons pas d’arme », ajoute le jeune homme.
Une jeune fille, je crois que c’était une secouriste, la police lui a tiré dans l’œil. Je crois qu’elle est aveugle maintenant, de l’œil droit. Et nous sommes là pour elle. Sur ma pancarte, il est marqué «un œil pour un œil». Parce que ce n’est pas normal, et nous devons combattre. C’est vrai qu’on ne peut pas littéralement répondre, on ne peut qu’être là et dire ce que nous avons à dire. Nous n’avons pas d’arme, nous avons juste notre liberté de dire ce que nous voulons et pourquoi nous nous battons. Cette manifestation, nous la faisons à l’aéroport pour dire ce qu’il se passe ici au monde entier. En fait, je crois que c’est le bâtiment le plus important de Hong Kong
Nous y reviendrons
Louis De Funès Diallo