Lors de son voyage d’État dans le Hambol, le président Ouattara a réitéré sa volonté de passer la main du pouvoir. Mais il a mis en garde ses traditionnels rivaux : s’ils se présentent, il ira à la présidentielle de 2020.
« La Côte d’Ivoire appartient aux prochaines générations. Mais comme je vois des hésitations au niveau de certains de ma génération, c’est pour ça que je n’ai pas annoncé ma décision. Mais soyez rassurés, mon intention est bien de transférer le pouvoir à une nouvelle génération, aassuré le président ivoirien. Mais, mais, mais… Attention ! Je veux que tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé. Et que nous devons tous nous mettre de côté. Alors si eux décident d’être candidats, je serai candidat ! »
Avec ces propos, le président Ouattara continue donc de faire durer le suspens quant à sa candidature éventuelle pour 2020. Mais pour certains, cette question de génération n’est qu’un prétexte. Depuis un an, Alassane Ouattara fait planer le doute dans la classe politique ivoirienne.
Et sa dernière déclaration sur une éventuelle candidature d’Henri Konan Bédié qui l’obligerait à lui-même se présenter constitue une « nouvelle ambiguïté » selon le politologue Sylvain N’Guessan.
Se vantant d’un bilan exemplaire, le président ivoirien affirme vouloir céder sa place. Depuis plusieurs mois, c’est le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui fait figure de favori pour être le candidat du RHDP.
Toujours pour Sylvain N’Guessan, si ce n’est pas Alassane Ouattara qui est candidat, le parti présidentiel n’est pas certain de remporter l’élection. « Dans son camp, ses successeurs ne sont pas suffisamment préparés. Tous les sondages donnent le RHDP perdant si c’est Gon Coulibaly qui y va », analyse-t-il
Pour un autre observateur de la vie politique ivoirienne, le président « a peur de perdre la face par rapport à toutes les promesses qu’il a faites depuis 2010 et qui n’ont pas été réalisées. Il sait que les gens ne sont pas contents, et que c’est la jeunesse silencieuse qui fera l’élection ».
Plusieurs fois, Alassane Ouattara a affirmé rendre publique sa décision courant 2020. Le temps pour le président d’observer les agissements des partis rivaux.
Frédéric