Il est notoire qu’actuellement une crise politique doublée du problème social larve empêcher qu’elle n’atteigne son paroxysme est une entreprise louable, d’un événement mineur peut naître un chambardement avec pour conséquences un ordre nouveau à la place d’un ancien, jugé à tort ou à raison, répressif, rétrograde, obscurantiste, sans occulter la coulée du sang, pour ce qui est du cas guinéen. Acharnons nous à prier pour une alternance moins mouvementée, les convulsions de 2010, sont encore vives dans notre mémoire, un petit mouvement peut grandir et ébranler d’un signe, un système politique conçu, avec tous les stratagèmes d’une manière à le rendre indéboulonnable, vous êtes avertis. Votre responsabilité est engagée.
En dépit d’un chronogramme électoral rendu public par la CENI, suite à une forte pression de la rue, votre opposition qui bat de l’aile en s’accrochant désespéramment à la vie à cause des querelles intestines, ne démord pas. Elle se redéfinit « jusqu’au-boutiste » et entend se servir de la rue contre votre inflexibilité sur tous ces points de revendications. Dès la publication du chronogramme, elle a déclaré avec empressement que ses revendications ne se résument pas qu’aux élections.
L’identification des coupables des victimes de ses manifs, la compensation des victimes de pillages…etc, lui servent encore de prétexte pour maintenir le couteau sous votre gorge et justifier sa présence continuelle dans la rue. Ayez une attention extrême sur ces points qui souffrent d’inapplication.
Manifester est certes, un principe sacro-saint auquel souscrivent tous les démocrates, cependant, connaissant avec pertinence les manifestations politiques avec leurs cortèges de malheurs, décompte macabre, pillage éhonté des biens dans notre pays, M. le Président, faites un effort surhumain pour épuiser toutes les revendications de vos opposants, cela n’est pas une faiblesse, loin s’en faut, ça vous grandit encore.
Agissez ainsi, vos détracteurs qui vous décrivent comme l’exact opposé de Nelson Mandela resteront bouche cousue, vous auriez fendu un tissu de mensonge, vous auriez rectifié une image inexacte collée à votre personne.
Ceux qui lorgnent votre fauteuil souhaitent-ils votre succès?
Fin politicien que vous êtes, vous me répondrez sûrement par un non net et sec.
C’est évident, si les aspects lumineux de votre règne l’emportent sur les aspects sombres, cela va clouer au bec votre opposition, vous n’aurez pas besoin de poser des actes dignes de machiavel pour l’anéantir.
Vous avez promis du mieux-être aux Guinéens, une économie florissante, une justice équitable…etc, l’unique voie vers la réalisation de ses promesses, est celle de l’apaisement avec un climat propice. La paix est le préalable des prélables, travailler d’arrache-pied pour vous soustraire des griffes des extrémistes, et engagez-vous dans la voie de l’apaisement avec vos adversaires politiques.
C’est un secret de polichinelle! Que dans votre rang se vautrent des personnes désignées par le vocable « businessmen de la crise ».
Notre univers en est infesté, méfiez-vous d’eux, ceux-ci ne voient pas d’un œil bienveillant vos accolades d’avec votre principal challenger, c’est une hérésie. Continuez à le rencontrer votre statut l’exige, et ça rend votre palmarès resplendissant.
Vous êtes au crépuscule de votre mandat, 2020 est à la fois loin et proche, au-delà de cette date, la démocratie vous invite à daigner habiter une maison de retraite, à l’instar de votre idole Barack Obama. À défaut d’accepter cette invitation, vous tomberez avec fracas du piédestal où l’histoire vous a hissé. Éclairé que vous êtes, j’espère que vous n’allez pas y tomber.
Ces morts tués par balle qu’on pleure avec des vifs regrets, sont portés à votre actif par vos adversaires, disculpez-vous, en battant en brèche ces thèses qui écorchent sérieusement votre image, en ouvrant des enquêtes sérieuses en vue d’identifier les auteurs.
BARRY Mamadou, journaliste analyste politique