Au vue de cette analyse, on peut donc se poser un certain nombre de questions à savoir : S’agit-il d’une prise de conscience échouée ou bien d’un manque de dynamisme politique ? Quelle peut être la place du panafricanisme dans l’Afrique d’aujourd’hui ? Quelle doit être la conception du panafricanisme par les nouvelles générations ?
La prise de conscience ne peut en aucun cas déterminer un changement dans la gestion de l’organisation des affaires politiques, si elle n’est pas accompagnée par des buts précis et une entente collective. Voici, un des fondements qui ralenti le processus de l’Afrique dans sa course à l’émergence. Dans le cadre d’une gestion économique, l’Afrique laisse voir des failles plus que tout autre continent, car, n’ayant pas un pouvoir absolu sur ses potentialités minières par exemple. Ce qui a engendré une dépendance économique du continent. Par contre, l’année 2017 a été marquée par une prise de position de la part des hommes politiques africains qui toutefois essaient de prendre des mesures pour résoudre ce handicap via une politique de diversification économique. Cependant, les divers processus entamés se heurtent sur des obstacles. Car, habitués de laisser l’ancienne tutelle coloniale à diriger la mise en perspective de ses activités économiques et politiques, par conséquent, l’Afrique se retrouve dans une position subalterne face aux enjeux de la mondialisation économique. Ceci étant, il est primordial de retenir que le destin de l’Afrique ne se trouve pas à la croisée des chemins, mais, dans un climat de symbiose fraternel entre Etats africains et leurs peuples. Car, les tendances actuelles ont révélé que les différents Etats du monde ne peuvent pas prendre des initiatives économiques sans penser à ce continent africain qui malgré l’exploitation abusive voire illégale de ses matières premières reste tout de même le pivot de la relève du développement économique de demain.
Alors, l’heure n’est plus pour le continent de continuer à manifester la prise de conscience dans un état passif et méconnaissable. Il est temps que ce que nous pensons être une prise de conscience soit accompagné par des actions, surtout au niveau des jeunes. Oui ! les jeunes, car seuls les actions comptent. Ainsi, agir non seulement pour ne pas tomber dans les pièges tendus par l’occident, mais un agissement qui anime le sentiment de tout refaire avec une vision innovatrice et plus optimiste dans le futur. Pour cela, le continent africain doit savoir qu’elle regorge toutes les énergies qui peuvent lui donner une hégémonie incontestable en matière de construction d’un développement durable.
Ce n’est pas en mettant en théories des perspectives qu’elle va s’en sortir, plutôt en fondant les bases d’une unité opérationnelle où toute nation africaine doit s’y imprégner en faisant preuve d’efficacité constructive. Pour ce faire, cette Afrique qui auparavant a vu nombreux de ses fils prôner une lutte pour la liberté, l’union et la capacité à prendre en main son destin et en faire une destinée implacable ne doit pas rester éternellement recroquevillée en elle-même. Mais, elle doit mettre en pratique une ouverture de partage entre les pays frontaliers en particuliers et favoriser une interaction interétatique. C’est dans cette voie qu’elle va parvenir à retrouver le sens du panafricanisme tant manifesté jadis.
Dès lors, la jeunesse africaine ne doit pas cultiver la foi du charbonnier, elle doit s’inspirer de ces anciens dirigeants qui ont frayé la voie du panafricanisme et assurer la continuité de leurs actions inabouties. Comme, jadis Rome fut l’œuvre des Romains, de la même manière que la société européenne du XVI siècle à travers l’Humanisme ont puisé les sources écrites de l’antiquité de leurs ascendants pour faire sortir leurs sociétés de la torpeur qui l’envahissait.
Au nouveau Président de l’Union Africaine, Paul KAGAME, élu dans une ambiance qui, tout le monde le sait beaucoup tendue, car considéré déjà par certains de ses pairs comme autoritaire, les défis sont énormes. Mais le principal défi reste celui de trouver très rapidement des moyens de financement de l’institution qu’il va présider pour les prochains mois. Ceci pour assurer son indépendance à la fois politique et économique vis-à-vis des autres institutions à travers le monde, comme l’Union Européenne.
Par Aboubacar BARRY et Ibrahima DIALLO (étudiants en information communication à Lyon 2) pour infospremiere.com