Connu pour leur ingéniosité, les cordonniers de Dalaba sont une référence au Fouta-Djalon. Depuis des décennies ils pratiquent cette activité qu’ils ont héritée de leur aïeul. Réuni autour d’une association dénommée COCODAL (Coopérative des cordonniers de Dalaba), Cette association rencontre d’énormes difficultés dans l’exercice de leur métier. Une situation qui freine leur progrès.
Le recours à des outils rudimentaires constituent la seule solution pour fabriquer des articles. « Le tannage (traitement des peaux d’animaux), les outils de travail sont tous traditionnels. Le monde évolue et s’il faut innover, il faut savoir des nouveaux équipements. Et jusque là, c’est avec les anciens outils que nous évoluons» se lamente Thierno Mamadou Dioula Sylla cordonnier.
Pour trouver les peaux d’animaux, qui sont une matière première, ils vont parfois à Conakry. Tanner ces peaux, demande l’utilisation d’écorces d’un arbre appelé « Telly », difficile à obtenir ajoute t-il.
L’écoulement de leurs produits constitue un autre problème. La clientèle se fait rare : « les prix varient de 10 000FG à 500 000FG. Après la confection, on expose les produits dans notre atelier. Les résidants viennent se procurer lors des fêtes mais pas en grande quantité. Les touristes en particulier occupent la première place au niveau de la clientèle» explique Thierno Mamadou Dioula Sylla.
Le manque de formation affecte également la coopérative qui souhaite moderniser la cordonnerie à Dalaba. « Nous sommes également en manque de formation. Des jeunes diplômés évoluent dans la coopérative et exercent le métier. Ils ont besoin d’une formation dans ce domaine » souligne Thierno Mamadou Dioula Sylla.
Ce souhait exprimé par ces cordonniers, reste la seule chose qui leur permettra de changer leur façon de faire. Cette coopérative créée depuis 1932 a bénéficié d’un Centre d’exposition des produits artisanaux lors de la célébration de l’indépendance à Mamou. Cet édifice représente un symbole pour l’artisanat au Fouta-Djalon.
Mohamed DIAWARA
Facebook Comments