C’était attendu comme marée en carême, ça a été incestueusement préparé et comme l’on s’y attendait bien, ils viennent de renverser la coupe de l’indélicatesse car étant trop pleine.
Enfin, le ton est donné et il faut désormais y aller de franco, il faut y aller sans ménagement, sans porter de gangs. Il faut nettoyer les écuries d’Augias au cascher. Sinon, à dieu, la jeune démocratie guinéenne. Oui, face à une telle fourberie il n’y a plus aucune excuse pour les citoyens conscients de Guinée. Ils ont profité de cette importante journée pour lancer les dés.
Sans aucune honte ni hésitation, El Présidenté Alpha Condé s’est à nouveau foutu de nos gueules. ‘’Oui à un référendum’’ ; ‘’Oui à une nouvelle constitution’’ pouvait-on lire ce vendredi 08 mars 2019 à l’occasion de la commémoration de la journée des Droits des Femmes. Vos sbires et vous n’avez pas hésité un seul instant à récupérer cette noble journée pour en faire ce que bon vous a semblé ; pour révéler au grand jour vos sombres intentions. Vous vous êtes servis de ces braves femmes, de leur misère, cette même misère que vous entretenez grâce cette gouvernance chaotique qui est la vôtre.
Encore une fois, vous venez de lancer une grosse tomate pourrie à notre figure, à la figure du vaillant peuple de Guinée, le peuple du NON au retentissement historique à De Gaule, que vous payez ainsi en monnaie de singe, après qu’il vous ait porté par deux fois à la tête de cette grande nation.
Est-ce ainsi que vous avez décidé de nous récompenser ? Est-ce ainsi que vous voulez entrer dans l’histoire de votre pays ? Non, non, El Présidenté ! Sacrilège ! Par cet acte, que vous venez de poser, vous vous êtes définitivement tiré une balle assassine dans la tête. Par cet acte ignoble et malhonnête qu’il ne fallait jamais poser, vous vous êtes clairement déclaré la guerre, une guerre que nous peuple de Guinée, mènerons contre votre intention de fouler au sol notre constitution, duquel vous tirez toute légitimité et sur laquelle vous crachez aujourd’hui après avoir prêté serment dessus à deux reprises.
Vous osez aujourd’hui jeter l’opprobre sur cette même constitution qui garantit votre pouvoir depuis bientôt neuf ans. A-t-elle laissé, un seul instant, place à un chouia de flou, d’ambiguïté en la matière ? N’est-elle pas si suffisamment claire et précise sur la limitation du nombre et de la durée des mandats du président de la République ? Vos sbires et vous mesurez-vous, après coup, la gravité et la dangerosité de vos actes, de vos manigances ? Vous vous moquez peut-être de l’effet que vos actes sordides pourraient entraîner mais sachez que le peuple de guinée, toutes obédiences confondues en ont pris acte et ne manqueront pas de vous faire ravaler vos baves.
Je n’ai pas de mots pour dire l’indicible, j’en manque pour exprimer l’ineffable. Vous tenez à désacraliser ce qu’il y a de plus sacré pour notre peuple, savez-vous seulement qu’au-delà d’insulter l’intelligence de ce peuple, vous prenez les guinéens à rebrousse-poil, comme ne valant pas plus que la boue de vos souliers, vous les méprisez comme des canards sauvages ? Il n’y a pas si longtemps, vous nous lâchiez ‘’C’est le peuple qui décidera’’. En vous payant l’audace d’instrumentaliser ces pauvres femmes à coups de billets de banque sortis de nos caisses, vous vous êtes mis nus devant ce peuple qui vous scrute à présent des yeux tel une bête de cirque. Sachez que le plan satanique, que vous mettez en place depuis belle lurette, vous périra.
Si jusqu’ici, vous aviez entretenu un flou épais autour de la question, parce que l’idée vous trottant dans un coin de votre esprit depuis toujours, il est désormais clair que vous désirez vous mettre dans cette posture maléfique. Mais le peuple de Guinée, n’étant point dupe, saura vous répondre. A présent, il est devenu clair pour tous que vous n’avez ni amour ni respect pour ce peuple de Guinée. Oui, Monsieur le président, si vous respectiez le peuple de Guinée, vous lui auriez épargné de cette insulte à son intelligence, et à sa conscience.
Avez-vous oublié le sort que le peuple frère du Burkina Faso a réservé à Blaise Compaoré il n’y a pas longtemps ? Alors sachez que le peuple de Guinée vous réserve le même sort sinon pire.
Encore une fois, éloignez-vous d’un projet aussi mirifique. Vous êtes prévenu. A bon entendeur, Salut !
Mamadou Pathé BARRY, journaliste et citoyen engagé