Nouvel grève mondiale pour le climat en plein scrutin européen !

Les jeunes du monde s’apprêtent à sécher les cours, vendredi, pour défiler dans les rues et dans grandes villes et tenter, notamment en Europe, de faire fléchir les électeurs, appelés à voter pour les élections européennes.

« Grève mondiale pour le climat », acte II. Après la mobilisation du 15 mars qui avait mobilisé des centaines de milliers d’étudiants et de lycéens dans le monde descendent une nouvelle fois dans la rue, à l’appel de la jeunesuédoise Greta Thunberg devenue l’un des visages emblématiques des manifestations.

L’initiative prend ce vendredi un tour différent puisqu’elle intervient en plein scrutin européen. Pour la première fois d’ailleurs, le changement climatique est devenu un sujet de premier plan pour les partis politiques traditionnels lors d’élections européennes.

Un enjeu majeur aux européennes

Un baromètre publié en avril par le Parlement européen montrait que si l’économie, la croissance, la lutte contre le chômage des jeunes et l’immigration restent les principaux sujets de préoccupations des Européens, le changement climatique et la protection de l’environnement gagnent en importance. « Comparé à 2014, c’est vraiment devenu l’un des enjeux majeurs », affirme à l’AFP Dara Murphy, directeur de campagne du Parti populaire européen (PPE), principale force politique au sein du Parlement sortant. Son parti de centre-droit a ajouté le changement climatique à son programme au cours des deux dernières années.

Pour l’analyste Stella Schaller, du think tank spécialisé Adelphi, le débat a vraiment pris un tournant « dans les quatre à six derniers mois », sur fond de sécheresses, incendies et inondations et leurs dures conséquences pour les agriculteurs, d’avertissements des scientifiques, de manifestations populaires et de large couverture médiatique. Udo Bullmann, chef de file des socio-démocrates au Parlement européen, veut profiter d’une « dynamique historique ».

« Les plus grands méchants de tous les temps »

Lui aussi assure que son groupe a révisé son agenda ces deux dernières années pour s’attaquer au défi climatique, tout en s’assurant que les plus pauvres et les chômeurs ne seront pas pénalisés par la transition énergétique et en évitant une agitation sociale, à l’image du mouvement des Gilets jaunes en France.

La Suédoise de 16 ans, invitée à Bruxelles, avait averti les représentants de la classe politique européenne qu’ils resteraient dans l’histoire comme « les plus grands méchants de tous les temps » s’ils n’agissent pas.

Le consensus grandissant en faveur d’une réaction urgente face au dérèglement climatique nourrit les espoirs de coopération entre partis politiques. Mais certains craignent que cette dynamique soit entravée par les formations populistes, si elles devaient enregistrer une forte progression dans l’hémicycle européen.

Pas une priorité pour les 28

Les citoyens d’une dizaine de pays (Suède, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Belgique, Luxembourg, Allemagne, France, Malte) y sont plus particulièrement attachés. D’autres sont encore loin d’y voir une priorité : la Bulgarie et la Roumanie – les deux pays les plus pauvres de l’UE – les États baltes, la Pologne ou la République tchèque.

L’UE s’est engagée dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat de décembre 2015 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030 (par rapport à 1990). Mais selon des scientifiques et des organisations non-gouvernementales, cette ambition est insuffisante pour atteindre l’objectif de limiter à moins de 2 °C la hausse globale des températures par rapport à l’ère pré-industrielle.

Ces derniers mois encore, des groupes d’experts ont alerté sur les menaces pour l’humanité que représentent le changement climatique et la destruction de la nature. Mais face à ces mouvements, certains réagissent avec tout autant de passion.

AFP

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