Les collectivités sont la conséquence de la gouvernance territoriale, être plus proche des administrés pour prendre de façon efficace et efficiente à leurs aspirations. Si ailleurs la décentralisation consiste à laisser la gestion des collectivités aux mains des élus, en Guinée, cette autonomie de gestion est biaisée depuis la mise en place de cet organe de financement des projets dans les collectivités. Si l’on pouvait se réjouir de ce qu’elle pourrait apporter en termes d’expertise dans le montage, la recherche de financement, le suivi et l’évaluation des projets décentralisés, à la pratique, l’ANAFIC constitue désormais un canal par lequel Alpha CONDE et sa bande contraignent les élus à faire des discours leur plaisant afin d’être doté de financement. Selon nos sources bien introduites, des discours sont écrits depuis le Palais présidentiel pour être imposé à l’élu qui voudrait bénéficier des financements de l’ANAFIC. Et des ministres sont chargés de suivre l’application des consignes données depuis la Présidence dont la lecture des déclarations en faveur du 3ème mandat. Il en est ainsi pour le maire de Kindia qui dit souscrire au 3ème mandat et ce, avec les autres mairies de la région. Ce fut également le cas du maire UFDG de Linsan qui avait aussi demandé un 3ème mandat pour Alpha CONDE. Tout récemment des cadres de l’administration au service d’Alpha CONDE, se sont, disent-ils, réunis au nom des projets devant être financés par l’ANAFIC en moyenne Guinée mais la conclusion fut connue, un 3ème mandat pour Alpha CONDE. Les maires qui ne souscrivent à cette dynamique sont pour l’instant lésés. Pendant combien de temps, peuvent-ils tenir ?
Les maires sont contraints de la façon suivante : les populations sont d’abord informées de ce qu’un financement a été obtenu pour la réalisation d’un projet puis le maire est saisi pour mobiliser les populations afin de recevoir le mandaté de la Présidence qui, dans bien des cas, est un Ministre. Une fois, le Ministre présent sur les lieux et les populations fortement mobilisées les uns pour la circonstance et les autres par simple curiosité, le Maire est mis devant les faits : « nous sommes porteurs d’un message du Chef de l’Etat qui a bien voulu octroyer à votre commune ce projet ambitieux alors je (Ministre) suis non seulement en ma qualité de Ministre mais de fils de la Région. Ceci étant, nous, cadres de la Région avons jugé nécessaire d’accompagner le Chef de l’Etat pour un autre mandat. Nous tenons à ce que vous le disiez pour nous honorer tous et permettre à votre commune de bénéficier du projet. Et le cas échéant, vous serez sans projet et les populations pourraient vous prendre pour seul responsable de cet échec. »
En somme, des ministres véreux s’illustrent désormais dans cet exercice laissant les préoccupations sectorielles pour lesquelles ils ont été nommés. Alpha CONDE pense utiliser l’argent du contribuable guinéen pour faire adhérer les populations à son projet funeste et satanique. C’est connaître mal cette génération 2.0 qui considère l’alternance politique démocratique comme une exigence générationnelle. Encore que les résultats de ce régime sont très catastrophiques : détournement de fonds publics, corruption galopante, l’insalubrité publique accrue, des ordures qui tuent des guinéens, restriction progressive des libertés et réinstaurer une dictature. Toutes ces raisons conduisent des observateurs à qualifier Alpha CONDE comme étant le malheur de la Guinée, un pays riche en ressources en tous genres.
Fodé BALDE, Homme Politique Guinéen, LA GUINEE D’ABORD