FRANCE- En cessation d’activité, Aigle Azur annule tous ses vols !

Selon RFI, Après le placement en redressement judiciaire d’Aigle Azur et la démission de son PDG, les liaisons ont été suspendues jeudi soir, dans l’attente d’un repreneur. Seuls les vols programmés ce vendredi seront encore assurés. En Afrique, et en Europe, des milliers de passagers sont déboussolés et la compagnie, étranglée financièrement, ne garantit pas de dédommagement pour les clients qui avaient réservé un billet. Aigle Azur attend d’urgence un repreneur.

C’est le pire cas de figure pour celles et ceux qui avaient acheté un billet pour les prochains jours. Non seulement leur vol est annulé, ils doivent donc acheter un nouveau billet avec une autre compagnie aérienne, forcément plus chère. Mais en plus, Aigle Azur du fait de ses finances à sec ne leur garantit pas de dédommagement.

Je suis censée rentrer à Paris mais du coup, mon billet a été annulé et on a aucune information. Pour l’instant, ils ne peuvent pas nous rembourser, ils ne répondent pas, les numéros sont injoignables, leurs bureaux d’agences sont fermés. Donc on doit repayer un billet de sa poche, qui coûte quand même trois fois plus cher, pour pouvoir rentrer chez nous, c’est quand même assez scandaleux.

En d’autres termes, ils doivent se tourner vers leur compagnie d’assurance, leur agence de voyage, ou alors bien plus tard, vers les mandataires judiciaires qui seront chargés de gérer les dettes de la compagnie. Pas très confortable donc, surtout que ces mêmes passagers ont souvent été prévenus au dernier moment, parfois à l’aéroport.

1 150 employés dont 350 en Algérie

D’après les témoignages, les personnels d’Aigle Azur, qui représentent environ 1 150 personnes dont 350 rien qu’en Algérie, ne semblent guère mieux informés, eux qui sont dans la plus grande incertitude sur leur propre avenir.
Les repreneurs ont jusqu’à lundi midi pour se manifester. C’est court, mais les créneaux que possède Aigle Azur, notamment à Paris-Orly, peuvent intéresser des concurrents, les droits de trafic également vers l’Algérie. Il y aurait des candidats, dont Air France.
Mali, Sénégal, mais surtout 5 villes en Algérie, sans compter le Liban et le Brésil. Près de deux millions de passagers l’an dernier pour cette compagnie âgée de plus de 70 ans et qui paie une stratégie hasardeuse. Des billets à très bas prix vers certaines destinations et des batailles entre actionnaires.

Une entraide internationale

L’État surveille la situation de près. Ce matin, Jean-Baptiste Djebbari, tout nouveau secrétaire d’État aux Transports, qui a tenu à rassurer les passagers. « L’État agit de quatre façons, a-t-il déclaré, sur RTL.D’abord l’État a gelé un certain nombre de dettes sociales et fiscales de manière à préserver l’activité le plus longtemps possible pour permettre notamment le rapatriement des passagers et la continuation de l’activité dans l’attente d’un projet de reprise. Ensuite l’État -et c’est son rôle principal tout de même- s’assure de la sécurité des vols. Il faut que les vols qui sont réalisés puissent être faits en toute sécurité. L’État accompagne ou tente de susciter les projets de reprise et effectivement, il y a un système d’entraide internationale dès lors qu’une compagnie est en cessation de vol qui fait que les compagnies aériennes peuvent affréter des vols.  »
Le secrétaire d’État a aussi confirmé des discussions avec des compagnies aériennes françaises pour que les passagers trouvent des solutions. « C’est plusieurs milliers de personnes qui sont bloquées, on a pas exactement les chiffres, et c’est une situation qui est très évolutive. En tous cas, nous discutons avec (…) le groupe Air France pour mettre en place les solutions les plus appropriées pour qu’aucun passager qui se trouve aujourd’hui hors du territoire français ne se trouve sans solution », a-t-il poursuivi.

Les difficultés du transport aérien français

Aigle Azur est une nouvelle illustration aussi des difficultés du transport aérien français. Le mastodonte Air France qui a lui même du mal à résister à la concurrence internationale, écrase les plus petits dans l’Hexagone. Le syndrôme PSG en quelque sorte.
Lâchée par ses actionnaires, la compagnie saura-t-elle éviter la liquidation et ses conséquences désastreuses ? Les syndicats qui se rassembleront samedi 7 septembre à Orly ne cachent pas leur inquiétude.

 

Frédéric

Facebook Comments