« Des coups pleuvaient de tous les côtés. J’ai demandé à un de nos maintiens d’ordre de m’aider à porter Cellou Dalein et à le faire sortir du stade. C’est comme ça que nous sommes sortis du premier périmètre du stade en le portant malgré les coups qui pleuvaient sur nous. Lorsque nous sommes sortis du premier périmètre, nous étions suivis par des éléments qui nous donnaient des coups. Nous avons porté le président de l’UFDG et quelque temps après ou presque de manière simultanée, nous avons aperçu le Colonel Moussa Tiegboro Camara qui se dirigeait vers nous. Je l’ai appelé pour assurer notre sécurité et nous aider aussi à assurer celle du président de l’UFDG… C’est une occasion dix après de témoigner et de rappeler que le Colonel Tiegboro Camara a été très bienveillant et il a assuré sa responsabilité en nous protégeant et en nous orientant pour sortir du stade et d’aller monter dans sa Jeep. Il avait appelé un des gardes du président Sidya Touré qui était dans les parages de venir nous aider pour porter Cellou Dalein. C’est comme cela que nous sommes sortis du stade jusqu’au niveau de la Jeep du Colonel Tiegboro… »
28 septembre 2009, 28 septembre 2019, il y a exactement dix ans que plus de 150 opposants au chef de la junte à l’époque, le capitaine Dadis Camara, tombaient sous les balles des hommes en uniforme au stade du 28 septembre à Conakry. A l’occasion de la commémoration du dixième anniversaire de cette tragédie, votre quotidien Guinéenews est allé à la rencontre d’un des acteurs clés desdits événements, Amadou Oury Bah, l’actuel président de l’Union pour le Développement et la Démocratie (UDD), très connu sous le nom de Bah Oury. Celui qui était à l’époque des faits le président du comité d’organisation de ce grand meeting des forces vives. Lisez plutôt les témoignages qu’il a faits à Guinéenews sur ces événements :
Mondemedia : que pouvez-vous nous dire, dix ans après les évènements du 28 septembre 2009 ?
Bah Oury : je rends d’abord hommage à toutes les victimes du massacre de la journée du 28 septembre 2009 au stade du même nom. La tragédie a été traumatisante dans la société guinéenne dans sa globalité. Les motivations politiques qui ont procédé à l’organisation de cette manifestation ne sont pas malheureusement jusqu’à présent explicitées et commémorées à sa juste valeur. Mais, c’était une journée mémorable pour l’histoire politique de la Guinée en dépit du nombre de victimes qu’on ne saurait à n’a aucune manière justifié.
Mondemedia : comment vous avez rallié ce jour le stade du 28 septembre ?
Bah Oury : j’étais le président du comité d’organisation de la manifestation. C’était un lundi matin. Comme convenu, c’était de se retrouver au domicile du président de l’UGP (Union Guinéenne pour le Progrès) et également porte-parole des forces vives, à l’occurrence feu Jean-Marie Doré. Dès 8 heures 30, j’y étais présent et c’est là-bas que d’autres responsables des partis politiques et société civile nous ont retrouvés. C’était une journée pluvieuse avec une fine pluie le matin. C’est à ce niveau que nous nous sommes entretenus pendant un certain temps. A ce moment, des dissensions se sont fait entrevoir et des tiraillements. Certains protestaient avoir reçu des coups de fil la nuit à la veille et d’autres pour des raisons que je ne saurais le dire, ont indiqué qu’il fallait reporter à une autre date. Mais comme des manifestants étaient dans la rue, il était à ce niveau politiquement suicidaire de renoncer. C’est dans ces pourparlers que le doyen Jean-Marie Doré a dit qu’il y a une mission de médiation qui allait venir dans peu de temps. C’est-à-dire, des religieux notamment si ma mémoire est bonne, l’Imam de la grande mosquée Fayçal et Monseigneur Gomez. Pour ne pas retarder et exposer les manifestants sans les responsables sur le terrain, personnellement, j’ai proposé à ce qu’on laisse une équipe de médiateurs pour attendre les religieux qui doivent venir. Mais que tous les autres membres et responsables devraient bouger vers l’esplanade du stade de 28 septembre. C’était ainsi que nous sommes sortis et nous avons laissé une équipe de médiateurs. Arrivés à l’entrée de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, nous nous sommes heurtés à une barrière qui a été érigée par l’équipe du Colonel Moussa Tiégboro Camara. Il s’en est suivi pendant un très bon moment des discussions qui heureusement ont été filmées et constituent des documents historiques et très précieux dans le contexte actuel. Dans cette phase, il était important de susciter une adhésion populaire à la manifestation. Le fait de s’arrêter à la rentrée de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, m’a amené à proposer en off à certains responsables de patienter et de faire durer les pourparlers en attendant les manifestants qui devaient venir des hauteurs de Conakry, l’axe Gbessia pour converger vers l’esplanade du stade. C’est ainsi que des manifestants en grand nombre sont arrivés et se sont dirigés vers nous. C’était une dynamique naturelle. Il y avait plus ou moins une certaine panique, les jets de pierres venaient de partout. Dans la débandade, le barrage a sauté et nous nous sommes tous dirigés pêle-mêle vers l’esplanade du stade de 28 septembre. Dans ce contexte de brouhaha, il n’y avait plus de possibilité d’organiser ou de structurer la manifestation. Arrivée à l’esplanade, j’ai été happé par les manifestants, soulevé de terre pour m’amener à l’intérieur du stade. Hors, il n’a jamais été question dans le cadre de la préparation de la manifestation de rentrer à l’intérieur du stade. Il serait extrêmement important d’identifier et de reconnaitre ceux qui ont ouvert les portails pour que la population ou la foule s’engouffre pêle-mêle à l’intérieur. Comme cela, par une vague dont personne ne pouvait résister. Personnellement, je me suis retrouvé à l’intérieur malgré moi parce qu’il ne faisait pas partir du planning. Il était prévu d’avoir des plateformes des camions sur lesquels, au niveau de l’esplanade, des hauts parleurs devaient être mis en place pour permettre de s’adresser à la foule pour indiquer l’objectif de la manifestation. Pourquoi cette manifestation, il était question de faire une démonstration populaire en ce jour 28 septembre, date anniversaire du référendum pour le ‘’non’’ à la colonisation et le ‘’oui’’ à l’indépendance, il fallait que le 28 septembre 2009 soit un référendum pour le ‘’non’’ à la dictature et le ‘’oui’’ à la démocratie. De ce point de vue, les milliers de personnes qui se sont dirigées ce jour vers l’esplanade stade de 28 septembre, qui devaient former une étoile, ceux qui devaient venir de Kaloum, ceux qui devaient de la haute banlieue de l’Aéroport, de Gbessia, ceux de Hamdallaye et de Matam, qui auraient montré que l’ensemble des populations de Conakry, de par leur présence ce jour-là, ont opté pour un référendum en disant ‘’non’’ à la dictature et ‘’oui’’ à la démocratie. Je dois dire de ce point de vue, que la manifestation avait rempli son rôle historique. Le massacre qui s’en est suivi a terni la démonstration et l’engagement populaires des populations de Conakry et de la Guinée de manière générale pour dire ‘’non’’ à une dictature et ‘’oui’’ à la démocratie.
Mondemedia : avec des échauffourées à l’intérieur du stade, comment vous avez pu vous en sortir ?
Bah Oury : il y a des discours ont été tenus. C’était une atmosphère bon enfant dans un premier temps. Le fait de rentrer à l’intérieur du stade, c’était une victoire pour certains. J’avais vu ce jour-là, des gens prier sur la pelouse du stade du 28 septembre pour dire que c’était un grand jour d’avoir braver l’interdiction et de d’avoir montré la force et la détermination de la population de se mobiliser pour la démocratie et rejeter toute forme de dictature. Les discours ont été tenus et moi personnellement, je suis resté relativement calme. Je n’ai pas participé et je pensais que ce n’était pas nécessaire d’autant plus qu’avant les manifestations, j’avais suffisamment fait (…). Après ces discours, une grenade l’lacrymogène a été lancée et c’est difficile pour moi de dire de quel côté. Le brouhaha a commencé et quelque temps après, nous avons appris que le doyen Jean Marie Doré est arrivé. C’est en ce moment que les tirs ont retenti et les gens ont commencé à courir par-ci et par-là. De manière concomitante, le Commandant Toumba Diakité en compagnie de ses hommes sont rentrés et se sont dirigés vers où nous étions. Autour du Commandant Toumba et de manière disparate, certaines personnes qui avaient des uniformes ou des semblants d’uniforme, ont commencé à s’attaquer à la population. Le Commandant Toumba a indiqué à ses hommes qu’ils devaient le suivre et c’est comme ça à la queue-le-le nous descendions des gradins. Juste au moment où on approchait la pelouse du stade, Cellou Dalein Diallo a pris un coup. Il a tenté de se défendre, une bagarre s’en est suivie. Arrivés au niveau de la pelouse, il a reçu un coup et il s’est couché à terre. Nous aussi, nous avions eu des coups. Un fusil était tombé à terre, un de nos maintiens d’ordre l’a ramassé mais heureusement, quand j’y pense, j’ai des sueurs froides. Je lui ai indiqué immédiatement de laisser tomber l’arme. Parce qu’en quelques fractions de secondes, si des militaires ou autres l’apercevaient avec l’arme, ils auraient tiré sur le petit attroupement. Cellou Dalein étant à terre, j’y étais débout à côté de lui et d’autres responsables du parti et surtout ceux qui assuraient le maintien d’ordre. C’était d’exposer la vie de tout ce monde si un des militaires l’avait vu avec l’arme. Il a obtempéré immédiatement. Le garde du corps de Cellou Dalein a reçu une balle à l’épaule. Des coups pleuvaient de tous les côtés. J’ai demandé à un de nos maintiens d’ordre de m’aider à porter Cellou Dalein et à le faire sortir du stade. C’est comme cela que nous sommes sortis du premier périmètre du stade en le portant malgré les coups qui pleuvaient sur nous. Lors que nous sommes sortis du premier périmètre, nous étions suivis par des éléments qui nous donnaient des coups. Ce qui m’a de plus personnellement sauvé, vous avez à l’époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux en abondance. Les gens entendaient la voix de Bah Oury mais ils ne l’avaient pas vu physiquement. Je portais quelque chose de très ordinaire ce jour-là à moins que ceux qui me connaissaient, pouvaient me reconnaître (…). Nous avons porté le président de l’UFDG et quelque temps après ou presque de manière simultanée, nous avons aperçu le Colonel Moussa Tiégboro Camara qui se dirigeait vers nous. Je l’ai appelé pour assurer notre sécurité et nous aider aussi à assurer celle du président de l’UFDG. C’est une occasion dix après de témoigner et de rappeler que le Colonel Tiéboro Camara a été très bienveillant et il a assuré sa responsabilité en nous protégeant et en nous orientant pour sortir du stade et d’aller monter dans sa Jeep. Il avait appelé un des gardes du président Sidya Touré qui était dans les parages de venir nous aider pour porter Cellou Dalein. C’est comme cela nous sommes sortis du stade jusqu’au niveau de la Jeep du Colonel Tiégboro. Entretemps, je voyais des jeunes gens et des enfants qui étaient agglutinés au niveau du portail qui frissonnaient de peur et qui étaient à genoux. C’est avec une grande émotion que je revois cette scène. Au niveau de l’esplanade, il y avait des femmes en train d’être violentées, les images sont furtives (…). Sur le champ, vous n’avez pas le temps de prendre en compte la réalité, tu as l’impression que c’est quelques choses de fictives qui est en train de se dérouler sous vos yeux. Le Colonel Tiégboro Camara nous a fait monter dans sa voiture et nous a dirigés vers la ville. Arrivés aux abords de l’entrée de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, il s’est arrêté parce qu’il y avait toute une délégation de hauts responsables de la police et de la gendarmerie qui avaient accouru certainement parce que les évènements avaient pris une autre ampleur. Ils ont échangé quelques propos que je ne saurais relater parce qu’ayant reçu des coups sur la tête, j’étais dans un état second. Parce la suite, le Colonel Tiégboro a continué jusqu’au niveau de la clinique Ambroise Paré à côté du pont 8 novembre. Quelques minutes passées dans la clinique, des personnes bardées de grenades avec des fusils mitraillettes en main ont indiqué de nous faire sortir immédiatement de la clinique sinon qu’ils vont balancer des grenades à l’intérieur de la salle. Là, j’ai constaté que le Colonel Tiégboro n’avait malgré son grade aucune autorité sur ces personnes qui sont des forces de défense et de la sécurité. L’équipe médicale et le Colonel Tiégboro étaient obligés de nous faire sortir de la clinique. Le Colonel Tiégboro nous a repris dans sa Jeep et nous a amenés en ville. Je crois qu’à un moment donné, il hésitait. Arrivés au niveau de la PM3 à côté de l’état-major de la gendarmerie, il s’est posé la question que faut-il faire ? Après quelques instants d’hésitation, il s’est dirigé directement au dispensaire du camp Almamy Samory Touré. C’est là-bas que nous avons reçu les premiers soins (…). Dans l’après-midi, on a dit qu’il faut qu’on se déplace pour la clinique Pasteur pour semble-t-il où le cordon sécuritaire était renforcé parce que les autres responsables et leaders y compris le doyen Jean Marie Doré, Lounsény Fall, Sidya Touré y étaient. A ce niveau-là, nous nous sommes retrouvés avec les principaux leaders et les responsables des forces vives, y compris El hadj Tidiane Traoré du RPG et monsieur Ballo actuel chef de cabinet à la Présidence qui étaient aussi blessés. El hadj Tidiane Traoré a eu la vie sauve parce que la balle a traversé la cuire chevelure (…).
Mondemedia : vous avez parlé des cas de violences sur les femmes. Les confirmez-vous ?
Bah Oury : j’ai vu de mes yeux un cas de viol, une femme était à terre, elle essayait de se protéger, il y avait beaucoup d’éléments en uniforme qui l’entouraient. Nous avons eu la chance de n’avoir pas duré dans le stade du septembre. Tout ce que j’ai relaté, le fait de ne descendre sur la pelouse et de sortir, je ne peux pas évaluer le temps mis pour ces deux cent mètres. Est-ce que c’est 5 minutes, dix ou 15 minutes, je ne peux pas le déterminer. Mais j’avais vu une femme harcelée et presque nue.
Mondemedia : à part le Colonel Tiégboro et le Commandant Toumba, y avait-il d’autres militaires que vous avez pu identifier ?
Bah Oury : ce sont les deux qui sont connus. Je connaissais bien le Colonel Tiégboro parce que nous avons eu le temps de parler à l’entrée du stade 28 septembre. Ensuite, c’est lui qui nous a exfiltrés du stade. Le Commandant Toumba Diakité, je ne le connaissais pas. Mais, tout le monde a dit que c’est Toumba Diakité qui est venu chercher entre guillemets les leaders et les faire sortir du stade. En dehors de cela, c’est difficile de donner un nom à une image.
Mondemedia : après dix ans, le jugement de ces événements se fait toujours attendre, qu’est-ce que ce retard vous inspire ?
Bah Oury : il faut que les gens voient la tragédie du stade de 28 septembre comme étant une tragédie fondatrice de la République de Guinée. La quête de la démocratie et le fait que les citoyens guinéens ont perdu leurs vies pour que nous puissions vivre dans un environnement de paix. Si le jugement se faisait à chaud, les enseignements risquent d’être restrictifs. Dix ans après, nous avons le temps de réfléchir. Nous avons eu le temps de penser et il faut avoir un regard plus ouvert pour mettre cette journée à sa place. Les massacres et les tragédies ne sont pas acceptables. Il est nécessaire d’avoir une justice, sanctionner de la manière la plus juste et la plus transparente ces genres d’attitude pour que cela ne puisse pas se répéter. Ce qui est plus important, il ne faut pas que ces genres de massacre se répètent en n’importe quel endroit de la Guinée. Il est de notre responsabilité de faire en sorte que ceux qui détiennent une parcelle d’autorité n’outrepassent pas leurs prérogatives jusqu’à mettre en danger la sécurité des citoyens. Malheureusement, cette mentalité est présente dans les esprits des dirigeants de toutes tendances (…). Avant le massacre du 28 septembre 2009, il y avait un autre aussi mémorable, celui de 22 janvier 2007. Des centaines de jeunes ont péri au pont de 8 novembre. C’est par la suite qu’il y a eu un changement de gouvernements avec Lansana Kouyaté puis Ahmed Tidiane Souaré dont j’ai été ministre de la Réconciliation Nationale. Je me souviens, dans un forum, l’institution militaire avait demandé pardon à la population guinéenne et elle avait dit que ces genres de tragédie n’allaient plus se répéter. Nous avions cru que c’était suffisant pour ne pas récidiver. Devant la communauté internationale, j’ai plaidé beaucoup à cette époque pour une justice de réparation et compensation pour toutes les victimes en mettant de côté la justice au sens pénal du terme. Quand il y a eu le 28 septembre 2009, je me suis rendu compte que le fait de n’avoir pas pu juger les tragédies du 22 janvier 2007, ont peut-être permis à certains de croire qu’ils peuvent récidiver, c’est ce qui a été fait. Aujourd’hui, ce n’est pas une volonté de vengeance mais, il est important de vacciner la société guinéenne pour qu’elle ne soit plus victime de ces genres d’exactions. Il est également important que tous les dirigeant actuels ou futurs de se rendre compte, sachent que les violations massives des droits de l’homme dans le cadre de leur responsabilité, ne sauront être considérés comme un fait anodin qu’on va vite classer dans les tiroirs (…). Après la tragédie du 28 septembre 2009, la société guinéenne a subi d’autres tragédies. Je ne reviens pas sur les exactions de Zogota et d’autres dans la Guinée forestière. C’est pour dire que la nécessité d’un procès au sens symbolique du terme et de manière transparente et crédible est indispensable pour protéger tous les citoyens guinéens de la folie de quelques personnes lorsqu’elles ont des responsabilités, qu’elles ont le droit et vie et de mort sur les autres.
Mondemedia : votre mot de fin ?
Bah Oury : quand j’écoute des gens qui ont l’air de mettre la journée du 28 septembre 2009 comme une page sombre de l’histoire en Guinée, il y a l’envers et le revers de la médaille. Cette journée peut être considérée comme la journée de 23 mars 1960 pour les militants anti-apartheid qui avait marché, beaucoup d’entre eux ont été massacrés pour réclamer la fin de l’Apartheid et de la discrimination (…). Ces massacres ont préparé l’arrivée de la société arc-en-ciel en Afrique du Sud. La journée du 28 septembre 2009, est une journée mémorable en dépit du massacre comme une journée fondatrice de la volonté et de quête des populations guinéennes de vivre dans une société réellement démocratique et respectueuse des droits de chacun. Il n’y a pas d’opposition à faire entre le 28 septembre 1958 et le 28 septembre 2009. Les deux 28 septembre constituent un lien direct et une continuité. L’indépendance au point de vue juridique et formelle, l’autodétermination de l’ensemble du peuple guinéen. Le 28 septembre 2009 est une volonté, une quête d’être certes souverains mais également, en tant que société, peuple d’être libre dans un environnement démocratique, dans une société de droit qui respecte les droits de chacun de ses citoyens et de manière équitable. Voilà mon message, je pense qu’il faut restituer à ces deux journées leur place dans l’histoire de la Guinée. Elles sont à mes yeux, les deux journées les plus importantes de ce que nous avons vécu durant ces 61 ans d’indépendance.
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