Selon RFI, en Tunisie, les élections législatives du 7 octobre auront été marquées par un fort taux d’abstention et par l’émergence des candidats indépendants qui ont fait campagne sur le rejet de l’offre politique existante, ce qui pourrait compliquer la composition d’un gouvernement.
Les résultats officiels des élections législatives tunisiennes seront annoncés le 9 octobre. Le scrutin a été marqué par un faible taux de participation de 41% et par un morcellement du Parlement. Aucun parti n’est en mesure de gouverner seul. Le parti islamo-conservateur Ennahdha, que les projections placent en tête, ne remporterait que 40 à 46 sièges sur les 217 que compte l’Assemblée. L’autre enseignement du scrutin est l’arrivée massive de candidats indépendants qui pourraient être entre 75 et 85 au Bardo, lieu où siège l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Mais ces indépendants ne constituent pas un groupe homogène, car ils sont issus des multiples courants traversant la société : islamiste, révolutionnaire, moderniste, populiste, centriste, RCDistes (Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de l’ex-président Ben Ali), société civile. En propulsant à l’Assemblée ces nouveaux visages dont beaucoup ont fait campagne sur le rejet du pouvoir en place, les électeurs ont clairement rejeté l’offre politique existante.
Ces nouveaux acteurs n’ont peu ou pas d’expérience politique. Ils entrent donc dans une période d’apprentissage du travail parlementaire après avoir été portés à leurs places par une colère populaire. Il leur sera donc probablement difficile d’intégrer une gouvernance avec Ennahdha qui a maintes fois exercé le pouvoir depuis la révolution. Or, quelle que soit la coalition obtenue, il faudra obligatoirement l’adhésion d’une partie des indépendants pour obtenir les 109 voix pour la formation du gouvernement.
Des observateurs craignent des difficultés qui pourront empêcher la formation d’un gouvernement ou l’aboutissement à un gouvernement faible qui regroupera des partis comme la coalition Karama dirigée par l’avocat islamiste populiste Seifeddine Makhlouf et qui est arrivée avec 18 sièges en troisième position directement après le parti islamiste Ennahdha et le parti Qalb Tounès de Nabil Karoui.
Karama est un groupement anarco-fasciste implanté partout en Tunisie.
Frederic