ETATS-UNIS/ Destitution : Donald Trump se déchaîne contre les démocrates avant le vote de la Chambre !

Donald Trump accuse les démocrates de pervertir la justice à la veille du vote en séance plénière de l’acte d’accusation dressé contre lui. Le président a écrit une lettre de six pages à Nancy Pelosi pour exprimer sa colère et dénoncer un « coup d’État ». La Chambre votera ce mercredi 18 décembre la mise en accusation de Trump.

« C’est une chasse aux sorcières, une mascarade, une escroquerie. » Depuis fin septembre, Donald Trump dénonce ainsi la procédure engagée contre lui. Ce mardi 17 décembre, il a écrit une lettre de six pages à Nancy Pelosi, la présidente et cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, pour protester officiellement contre ce qu’il appelle « une dangereuse croisade partisane ». Le locataire de la Maison Blanche dément tout abus de pouvoir. Il qualifie le coup de téléphone passé au président ukrainien d’innocente conversation destinée à lutter contre la corruption.

C’est une mascarade complète depuis le début, tout le monde le sait. Je n’ai jamais vu le parti républicain aussi uni. On a 100% des votes.

Donald Trump dénonce un coup d’État17/12/2019 – par RFIÉcouter

Depuis le début de la procédure, Donald Trump parle de « chasse aux sorcières » et plaide sa bonne foi. Une stratégie efficace auprès de ses électeurs qui restent soudés derrière lui. « Il a demandé une enquête approfondie à propos de faits de corruption et si Joe Biden est impliqué, eh bien tant pis pour lui,estime Eylan, un étudiant du New Hampshire qui soutient le président américain. Il n’y a rien de répréhensible dans cette démarche. Ce qui pourrait être répréhensible, c’est que Joe Biden soit corrompu. Et s’il l’est, il faut enquêter. »

Une issue courue d’avance

La fin de ce feuilleton est pourtant connue depuis le début : sauf énorme surprise, le président ne sera pas destitué. L’issue du scrutin à la Chambre des représentants ce mercredi ne laisse guère de doute : les deux articles qui accusent le président d’abus de pouvoir et d’obstruction au Congrès seront adoptés. Donald Trump sera le troisième président de l’histoire américaine à être solennellement inculpé. Côté démocrates, seules quelques voix devraient manquer à l’appel pour voter sa mise en accusation. Mais le Sénat à majorité républicaine se prononcera ensuite contre la destitution de Donald Trump.

31 élus démocrates à la Chambre viennent de districts remportés par Donald Trump en 2016 et voter en faveur de l’inculpation du président pourrait leur couter leur siège en 2020, à l’occasion du renouvellement de la Chambre. 17 de ces élus démocrates ont cependant annoncé qu’ils allaient prendre ce risque et se prononcer en faveur des deux articles qui inculpent le président.

C’est le cas par exemple d’Elissa Slotkin, élue du Michigan. « Il y a des décisions qui doivent aller au-delà des calculs politiques, a-t-elle déclaré. Peut-être que des électeurs décideront qu’ils ne voudront plus de moi comme représentante en 2020. J’espère que cela ne sera pas le cas. J’espère vraiment. Et j’espère que même si les gens ne sont pas d’accord avec ma décision, ils verront que je la prends conformément à mon intégrité personnelle. »

Quoi qu’il en soit, au terme de deux mois de procédure, l’opinion publique américaine n’a pas basculé. Chaque camp est resté rivé sur ses positions. Un sondage réalisé en début de semaine indique même que la proportion d’Américains en faveur de la destitution du président est en baisse, y compris chez les Démocrates.

Un vote confirmé ce mardi soir

La tenue de ce vote n’a été confirmée que ce mardi soir. C’est Nancy Pelosi qui l’a annoncée, dans une lettre adressée aux élus démocrates. « La Chambre va exercer l’un des pouvoirs les plus solennels qui lui sont conférés par la Constitution, écrit-elle. Nous allons voter pour approuver les deux articles d’inculpation du président des États-Unis. »

Dans son courrier, Nancy Pelosi salue le travail d’enquête mené par les commissions et souligne que « les faits montrent clairement que le président a abusé de son pouvoir pour son bénéfice personnel et politique ».

 

Frédéric

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