CÔTE D’IVOIRE- Présidentielle du 31 octobre : l’opposition appelle à «l’ouverture d’une transition civile»

Au lendemain du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, l’opposition annonce qu’elle ne reconnaît pas cette élection et constate la fin du mandat du président Ouattara.

Avant l’annonce des résultats partiels, qui devraient être annoncés dans les prochaines heures, le porte-porte de la coalition d’opposition, Pascal Affi N’Guessan, a lu une déclaration devant une nuée de journalistes nationaux et internationaux, depuis la résidence du président du PDCI, Henri Konan Bédié. Aux côtés d’Affi N’Guessan, d’autres présidents de partis, notamment Albert Mabri Toikeusse, dont le dossier de candidature avait été jugé irrecevable par le Conseil constitutionnel. En revanche Henri Konan Bédié, lui, n’a pas assisté à la lecture du communiqué. Les journalistes l’ont cependant aperçu faire un geste de la main quelques minutes plus tôt, rapporte notre correspondant à Abidjan, François Hume-Ferkatadji.

Sans surprise, l’opposition annonce ne pas « reconnaître l’élection présidentielle », par conséquent elle « constate la fin du mandat du président Ouattara » et « appelle à l’ouverture d’une transition civile afin de créer les conditions d’une élection présidentielle juste et transparente ».

Poursuite du blocage politique

Par la voix de Pascal Affi N’Guessan, l’opposition a aussi appelé à « la mobilisation générale » pour faire « barrage à la dictature du président Alassane Ouattara », sans toutefois donner plus d’information ou de précisions sur les modalités de cette mobilisation. Le blocage politique est donc loin d’être réglé malgré les troubles importants qui ont secoué le pays ce samedi. L’opposition déplore d’ailleurs désormais 30 personnes victimes pour la seule journée d’hier. De son côté, le gouvernement n’a donné aucun bilan officiel à ce jour.

L’opposition a avancé d’autres chiffres : le taux de participation notamment, qu’elle estime à moins de 10%.

De multiples incidents

L’organisation de la société civile Indigo a par ailleurs publié dans l’après-midi un communiqué portant sur l’ensemble de la journée d’hier. L’ONG qui avait un millier d’observateurs sur le terrain indique que 23% des bureaux de vote sont restés fermés toute la journée. Soit plus de 5 000 bureaux qui n’ont pas ouvert en raison de menaces sur les agents de la CEI, d’attaques contre des centres de vote, de destruction du matériel, ou bien de barricades. Parmi les districts les plus touchés, Goh Djiboua, Lacs, Lagunes, Sassandra- Marahoué, Yamassoukro et la Vallée de la Bandama.

L’organisation a ainsi enregistré 391 incidents, indique notre envoyée spéciale, Alexandra Brangeon. Il s’agit de violences, d’intimidations, de suspicions de bourrages d’urnes, notamment à Abobo, Tiébissou, Cocody Sassandra, Bouaké, Yamoussoukro. Mais aussi de personnes ayant pu voter dans un bureau alors qu’elles ne figuraient pas sur les listes électorales et n’avaient pas de document requis, sans toutefois en préciser le nombre. Indigo rapporte également des affrontements communautaires avec pertes de vie humaine. Là non plus sans donner de chiffres.

L’organisation conclut que le déroulement du vote a été émaillé par des incidents sécuritaire majeurs. Et que tous ces incidents n’ont pas permis « l’expression massive et sereine du suffrage pour une partie importante de la population. »

 

RFI

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