L’Agence européenne des médicament a donné son feu vert mercredi 6 janvier pour l’utilisation du vaccin Moderna dans les pays de l’Union européenne (UE). Ce vaccin du laboratoire américain Moderna devient donc le deuxième à recevoir la certification pour l’UE après celui de BioNTech et Pfizer en décembre. Mais cette autorisation survient à un moment où les stratégies européennes et nationales pour la vaccination sont remises en cause dans plusieurs pays de l’UE.
L’autorisation du vaccin mRNA-1273 de Moderna devrait donner un peu d’oxygène aux autorités sanitaires nationales dans l’Union européenne. La précommande signée par la Commission porte sur 160 millions de doses qui viennent s’ajouter aux 300 millions de doses commandées à BioNTech et Pfizer. Comme il faut à chaque fois deux injections, la vaccination de 230 millions d’Européens est désormais potentiellement assurée, soit plus de la moitié de la population de l’UE.
Pour autant, les critiques ne faiblissent pas sur les campagnes de vaccination chez les Vingt-Sept. Il y a les polémiques en France, en Irlande ou en Bulgarie contre la lenteur de la stratégie nationale de vaccination, les critiques de la Hongrie, qui accuse la Commission européenne de lenteur dans la négociation des contrats de précommande et les critiques en Allemagne contre le gouvernement fédéral pour avoir accepté de rétrocéder à la Commission la négociation de ces commandes. Dans ce contexte, treize pays scandinaves et d’Europe centrale ou orientale demandent formellement à l’UE d’étendre aux pays du Caucase, à la Moldavie, l’Ukraine et la Biélorussie l’aide à la vaccination déjà offerte aux pays des Balkans.
Quelle capacité de production et d’approvisionnement ?
L’Union européenne a donc pour l’instant commandé 160 millions de doses à Moderna. Elles doivent être livrées en intégralité entre le premier et le troisième trimestre 2021. Mais, Bruxelles n’est pas en mesure de dire précisément à partir de quand et à quel rythme. La France devrait, elle, recevoir à termes environ 500 000 doses par mois.
Avant même la validation de Bruxelles, Moderna a annoncé avoir augmenté son estimation de production mondiale pour 2021 de 500 à 600 millions et la biotech américaine continue à investir et à embaucher dans l’espoir de pouvoir atteindre le 1 milliard de doses cette année. Du côté de Pfizer/BioNtech, l’Union européenne a récemment porté sa commande à 300 millions de doses en exerçant une option prise au moment du contrat.
Pour l’instant, ces commandes aux deux laboratoires permettraient de vacciner la moitié de la population européenne, à raison de deux doses par personne. Alors, Bruxelles essaie de négocier des ravitaillements supplémentaires avec Pfizer/BioNTech.