GUINEE- Crime de 2007: 14 ans après, la coalition guinéenne pour la CGPI demande justice !

Au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi, 22 janvier 2021. L’organisation de défense des droits de l’homme a demandé aux autorités guinéennes de faire la lumière sur ces crimes. 14 ans après les crimes de masse commis en Guinée en 2007, les victimes attendent encore que justice leur soit rendue. La procédure judiciaire engagée en 2012 n’a pratiquement aucune avancée, et le dossier semble même oublié par la justice guinéenne. Une situation que dénonce la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI).

« Ce jour, la répression était à son comble et la brutalité inouïe sur de simples citoyens qui n’étaient munis que de pancartes et de banderoles dont le seul rêve était de vivre décemment dans la sécurité, la paix et le bien-être dans leur pays Le bilan des massacres a été lourd et sur toute l’étendue du territoire national: environ 186 morts, 1 188 blessés graves, 940 arrestations et de détention arbitraire suivis de tortures, de traitements cruels inhumains et dégradants et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés », dénonce Amadou Barry.

Au lendemain de la nomination d’un Premier Ministre conformément aux accords signés entre le Gouvernement guinéen, les Centrales Syndicales et le Patronat, sous l’égide de la CEDEA0, une loi portant création d’une commission d’enquête a été constituée le 18 Mai 2007 pour identifier les principaux auteurs des violations des droits de l’Homme commises durant la grève déclenchée par les acteurs sociaux. Mais depuis cette date jusqu’en 2012, aucune suite n’a été enregistrée sur le plan judiciaire face aux attentes des victimes dont la demande de justice était très élevée. « Mais le 18 mai 2012, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée devant le Tribunal de Première Instance de Conakry Il (Dixinn) par l’organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de I’Homme (FIDH) aux côtés de cinquante (50) victimes. Après la désignation d’un juge d’instruction en charge d’enquêter sur le dossier, vingt-huit (28) victimes ont été auditionnées. Malheureusement, depuis la fin des premières auditions, il y a plus de huit (08) ans de cela, le dossier n’a pas connu d’avancée majeure, faute d’inculpation des personnes qui ont été dénoncées par les victimes », rappelle le chargé des affaires juridiques de la CGCPI.

Nonobstant cette lenteur, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale réitère son engagement à combattre toutes les formes de violation des droits de l’Homme commis dans le pays de 1958 à nos jours. C’est pourquoi la CGCPI pense qu’il est nécessaire de déclencher un processus de réconciliation nationale amorcé depuis avril 2011 et qui peine à aboutir malgré l’adoption d’un projet de loi portant sur la Commission Vérité-Justice-Réconciliation. C’est pourquoi, il lance un appel au gouvernement guinéen pour qu’il: « -Accorde à la justice les ressources nécessaires afin d’examiner les cas graves de violations des droits de l’homme pendants devant les juridictions guinéennes;

-Mette en place dans les meilleurs délais la Commission Vérité-Justice-Réconciliation;

-Accorde une indemnité provisoire à toutes les victimes de violations graves des droits de l’homme

Aux partenaires bi et multilatéraux de la Guinée

Afin qu’ils continuent de soutenir la Guinée dans le cadre du renforcement de la justice et de la construction de l’Etat de droit dans notre pays ».

 

TBD/ Louis De Funès Diallo 

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