Ce vendredi 26 février, l’ambassadeur birman s’est adressé à ses homologues dans l’hémicycle de l’Assemblée générale des Nations unies. Il a non seulement dénoncé la junte et ses exactions en détails, mais a appelé aussi à plus de soutien de la communauté internationale. Il a été applaudi et encouragé par les États-Unis, l’Union européenne et l’organisation de la Coopération islamique.
En ce moment à Rangoun, la junte fait tout pour effacer les notions de coup d’État. L’ambassadeur birman à l’ONU, lui, s’est servi de la plus grosse caisse de résonance diplomatique pour condamner les actions des généraux depuis le 1er février en particulier – et depuis des décennies globalement. Il a pris la parole juste après le briefing de l’envoyée spéciale de l’ONU en Birmanie, qui venait d’affirmer qu’il était temps de « sonner l’alarme » contre les violations de la Constitution.
Visiblement ému, l’ambassadeur Kyaw Moe Tun a commencé son discours à l’Assemblée générale en rappelant qu’il représentait le gouvernement démocratiquement élu, et la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi. Il a cité le secrétaire général Antonio Guterres qui avait affirmé qu’un coup d’État militaire n’était pas acceptable dans ce monde moderne.
Trois doigts levés
Puis, pendant 12 minutes, Kyaw Moe Tun a dénoncé les pressions et crimes commis par l’armée contre la population civile, et les ethnies minoritaires en particulier. Des crimes contre l’humanité – il n’a pas mâché ses mots.
Sa voix s’est cassée par moments, et notamment lorsqu’il a demandé une action plus forte de la part de la communauté internationale pour aider à restaurer la démocratie. Il a terminé son discours dans sa langue, à l’adresse des Birmans, et avec trois doigts levés, le symbole de la protestation du pays.