La France, dont plus de 5 000 militaires sont déployés au Sahel, va reprendre ses opérations conjointes avec les forces armées maliennes, après avoir suspendu sa coopération bilatérale à la suite d’un second coup d’Etat auMalien mai, a annoncé vendredi soir le ministère des Armées.
«A l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition» endossés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et a «décidé la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil, qui étaient suspendues depuis le 3 juin dernier», annonce Paris dans un communiqué.
Après un deuxième putsch en neuf mois qui a fait du colonel Assimi Goïta le chef de cet Etat crucial pour la stabilité au Sahel, la France avait déclaré il y a un mois suspendre les opérations conjointes avec les forces maliennes, avec lesquelles elle coopère depuis des années contre les jihadistes.
«La France reste pleinement engagée, avec ses alliés européens et américains, aux côtés des pays sahéliens et des missions internationales», pour combattre les groupes jihadistes qui sévissent au Sahel, a conclu vendredi le ministère des Armées dans son communiqué.
Désangagement progressif de la France
Le président Emmanuel Macron a récemment annoncé un prochain désengagement progressif de la France du Sahel. La force antijihadiste française Barkhane (5 100 hommes actuellement) va disparaître au profit d’un dispositif resserré, focalisé sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales.
La force Takuba
Pour réduire la voilure au Sahel, la France compte beaucoup sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, créé à l’initiative de Paris pour accompagner les unités maliennes au combat. «Aujourd’hui, nous ne voyons pas d’inflexions, de réticences ou de remise en cause liées à la situation» politique au Mali, a assuré Mme Parly, estimant «d’autant plus important que nous consolidions Takuba que nous lui voyions un rôle majeur dans les prochaines années».
Takuba rassemble aujourd’hui au Mali 600 hommes : la moitié sont des Français, les autres des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. La Roumanie s’est également engagée à y participer.
RFI avec AFP