COVID-19 EN RUSSIE : plus de 1000 morts en 24h, une première

La Russie a enregistré ce samedi 16 octobre 1 002 décès du Covid-19 en 24 heures, dépassant pour la première fois la barre des 1 000 décès quotidiens depuis le début de la pandémie. Alors que sa campagne de vaccination est au point mort, le pays est, en Europe, le plus durement touché par le coronavirus.

Le décompte officiel du gouvernement fait état de 1 002 décès et de 33 208 nouvelles contaminations, ce qui constitue un record pour les décès et les nouveaux cas enregistrés pour le troisième jour consécutif.

Cette flambée intervient alors que 32% seulement des Russes sont pleinement vaccinés, selon les chiffres officiels publiés ce samedi, sur fond de défiance de la population. La Russie est le pays le plus durement touché en Europe par le virus.

Le Covid-19 se répand alors que les restrictions sanitaires gouvernementales sont limitées, même si plusieurs régions ont ré-introduit l’obligation de présenter des QR codes pour accéder à des lieux publics.

Préserver l’économie

Le Kremlin, soucieux de préserver l’économie, s’est refusé à mettre en place des restrictions d’importance à l’échelle nationale, tout en jugeant « inadmissible » le faible taux de vaccination anti-Covid-19.

« Notre mission principale est de trouver le juste milieu entre briser les chaînes de contamination […] et maintenir les conditions pour permettre à l’économie de tourner et aux gens de continuer à gagner de l’argent », avait déclaré lundi 11 octobre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

En plus de la pandémie, les Russes sont confrontés depuis 2014 à une baisse de leur niveau de vie, plombant la popularité des autorités.

Le Kremlin a également assuré cette semaine que le système médical était capable d’accueillir le nombre croissant de malades.

Les Russes « ne font pas confiance aux vaccins » nationaux, malgré une « catastrophe »

La Russie a acquis de l’expérience depuis le début de la pandémie et « toute l’infrastructure médicale est mobilisée », a soutenu ce jeudi 14 octobre Dmitri Peskov. « Aujourd’hui, il y a davantage de technologies de traitement, davantage de suivi médical et de capacités des infrastructures. »

Les autorités incriminent le comportement des Russes. Le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko a attribué la situation actuelle « en premier lieu au comportement de la population et à la vaccination » insuffisante, malgré la disponibilité de plusieurs vaccins nationaux.

Outre le faible taux de vaccination, la propagation du virus est facilitée par le faible respect des gestes barrières.

« Les gens, chez nous, ont plutôt l’habitude de compter sur eux-mêmes », a expliqué ce samedi à l’AFP dans les rues de Moscou Alexeï Kouznetsov, entrepreneur de 48 ans, qui avoue « en faire partie ».

« Ce n’est pas un grand secret : il y a beaucoup de fausses vaccinations, de gens qui achètent des certificats. Ils ne font pas confiance au vaccin et ne se vaccinent pas, donc il n’y a pas de protection », abonde Ilia Demidov, urgentiste de 26 ans, estimant que la situation « frôle la catastrophe ».

Plus de la moitié des Russes n’envisagent pas de se faire vacciner, selon des sondages indépendants.

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement comptabilise officiellement 222 315 décès, le chiffre le plus élevé en Europe. L’institut des statistiques Rosstat, qui a une définition plus large des morts liées au coronavirus, fait lui état de plus de 400 000 décès.

(Avec AFP)

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