Entre samedi et lundi, 1 288 migrants ont quitté les côtes françaises à bord d’embarcations de fortune pour rejoindre le Royaume-Uni. Huit cent six personnes ont réussi à atteindre les rives britanniques tandis que 482 autres ont été secourues dans la Manche par les forces françaises et ramenées dans l’Hexagone.
Alors que la France et le Royaume-Uni tentent par tous les moyens de freiner les traversées de la Manche, les chiffres des départs de migrants depuis les côtes françaises ne faiblissent toujours pas.
En seulement trois jours, 1 288 migrants ont été récupérés en mer par les forces britanniques et françaises, selon les chiffres du journaliste de la BBC, Simon Jones.
Entre samedi 16 et lundi 18 octobre, 806 exilés ont été secourus au au large des côtes anglaises et ramenés dans le pays lors de 23 opérations. Dans le détail, la Border force a pris en charge 410 personnes samedi, 102 dimanche et 294 lundi.
>> À (re)lire : Les migrants de Calais déterminés à traverser la Manche malgré la « militarisation de la frontière »
De l’autre côté du détroit, les autorités françaises ont quant à elles procédé à l’interception de 482 migrants répartis dans 17 embarcations : 94 personnes samedi, 90 dimanche et 298 pour la seule journée de lundi. Tous les rescapés ont été pris en charge dans des ports du nord du pays par la police aux frontières (PAF) et le Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis), a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué.
Tensions entre Paris et Londres
Les traversées de la Manche constituent un point de tension entre la France et le Royaume-Uni. Le gouvernement britannique accuse les Français de ne pas mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour empêcher les embarcations de migrants d’atteindre les côtes anglaises. Face à une recrudescence des arrivées, la ministre britannique de l’intérieur Priti Patel avait menacé en septembre de ne pas verser la somme promise aux autorités françaises s’il n’y avait pas davantage de « résultats ».
>> À (re)lire : Entre Londres et Paris, une énième rencontre pour lutter contre l’immigration clandestine
Le 9 octobre, lors d’une visite dans le nord de la France, son homologue français Gérald Darmanin a déploré devant la presse que « pas un euro n’avait été payé » sur les 62,7 millions promis à Paris pour aider à lutter contre les passages de migrants. Il a demandé « aux Britanniques de tenir leurs promesses de financement, puisque nous tenons la frontière pour eux », avait alors déclaré le ministre. Une partie de la somme devrait néanmoins être versée « dans les semaines à venir », le retard étant dû selon le secrétaire d’État britannique chargé de l’Intérieur Damien Hinds à un « processus administratif ».
Dans le même temps, Priti Patel a approuvé l’utilisation de jet ski pour refouler vers les eaux françaises les embarcations de migrants repérées en mer. Elle a aussi annoncé vouloir accorder aux agents des forces frontalières l’immunité contre les poursuites judiciaires si des migrants venaient à mourir lors d’un refoulement dans la Manche.
En vertu des lois maritimes internationales, les agents de la Border Force sont obligés de secourir « une personne en détresse en mer » et encourent jusqu’à deux ans de prison en cas de manquement.