Le coup d’État au Soudan, avec l’arrestation par l’armée des dirigeants civils et la dissolution des organes de la transition, suscite une vive inquiétude dans le monde. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé la libération «immédiate » du Premier ministre Abdallah Hamdok ; Washington a réclamé le « rétablissement » des institutions.
À Khartoum et dans tout le pays, les manifestants n’ont pas attendu que la communauté internationale réagisse.
Nous supportons la transition démocratique. Les autorités ont signé un accord constitutionnel qui les y engage. Nous nous opposerons à toute tentative de ne pas le respecter. Nous attendons un gouvernement civil, élu, rien d’autre.
Colère dans la rue après le coup d’État
Cette nuit, malgré le couvre-feu, de nombreux Soudanais hérissaient des barricades dans leur pâté de maison. Pour eux, le destin du pays se joue ici, dans les rues, alors que dans la soirée, des arrestations de militants étaient toujours en cours et que des pick-up chargés de soldats patrouillaient dans la capitale.
Répression
Certains militants ont trouvé des moyens détournés pour se connecter aux réseaux sociaux, des scènes de lynchages et d’humiliations ont inondé les fils d’actualité : des vidéos de femmes rouées de coup en pleine rue par des soldats descendus de pick-up, des étudiants de l’université de Khartoum couverts d’ecchymoses, cheveux rasés après avoir été frappés jusque dans leur chambre à coucher.
RFI