TRIBUNE : Vade-mecum pour un Syli national conquérant (Par Thierno Saidou Diakité)

Dans exactement cinquante jours, le Syli national va livrer son premier match des phases finales de la CAN, c’est-à-dire le 10 janvier 2022 contre le Malawi à Bafoussam. Après un second tour catastrophique des éliminatoires zone Afrique du Mondial Qatar 2022, le jeu produit par notre onze national ne rassure guère. D’où la question qui hante maints observateurs à savoir, avec quel visage notre équipe va-t- elle défendre nos couleurs au Cameroun ? Et de surcroît, quel est l’encadrement technique qui va diriger la sélection au Cameroun ?

Au regard du temps qui reste à courir d’ici la CAN, le pragmatisme nous commande de miser sur des techniciens du cru local. Il serait aberrant de s’attacher les services d’un sélectionneur expatrié, pour une compétition qui pointe à l’horizon immédiat. Cette démarche aurait pu être entreprise, dès après le match aller disputé contre la Guinée Bissau en Mauritanie, le 1er septembre dernier. Des pays comme l’Egypte, et le Ghana n’ont guère attendu la suite des éliminatoires pour changer d’entraîneurs. Avec le résultat que l’on connaît….

Avec le comportement de notre team national lors de ce second tour des éliminatoires, il n’y a guère d’illusion à se faire, pour sa participation aux phases finales de la CAN au Cameroun. L’espoir d’effacer l’humiliante élimination subie lors de la dernière édition en 2019, est bien mince. Pour la simple raison, que nous ne disposons pas d’un effectif étoffé de grands joueurs sociétaires dans des clubs huppés. Nous avons à la limite de bons joueurs, et pas plus de cinq très grands joueurs. Ce constat pourrait déplaire, mais il faut se rendre à l’évidence : faute d’une dizaine de footballeurs de très haut niveau, il revient à l’entraîneur de faire en sorte que le collectif, qu’il met en place soit à mesure de compenser les lacunes individuelles. Cette défaillance collective ne nous a pas permis de faire le plein de points face à la Guinée Bissau et au Soudan. Avec 12 points pris face à ces deux adversaires, il était possible de titiller le Maroc donné favori du Groupe. Et comme dirait l’autre ‘’ il ne s’agit plus de refaire le monde ‘’ maintenant que la Coupe 2022, n’est plus d’actualité pour nous, à part les enseignements à tirer pour l’édition de 2026.

 

Quid des préparatifs de la CAN

Une fois l’encadrement technique désigné, sur la base de l’analyse des matches disputés au Maroc, les lacunes décelées au niveau des différents secteurs de jeu, les solutions de rechange seront à trouver. Dans la perspective des phases finales, le choix des joueurs devrait obéir à de sévères critères objectifs. Il s’agit de ratisser large aussi bien au plan local, qu’à l’étranger. Par exemple une présélection de quarante joueurs pourrait être constituée, avec un écrémage progressif pour aboutir rapidement à vingt-trois joueurs véritablement compétitifs, et aptes à nous honorer au Cameroun.

Dans cette même veine, des matches test sont à négocier avec des sparring partenaires ayant les mêmes styles de jeu que nos adversaires de Groupe, à savoir le Sénégal, le Malawi et le Zimbabwe ou la Zambie. (le Zimbabwe qualifié pourrait être suspendu par la CAF pour ingérence de l’exécutif dans la gestion de la fédération).

Au regard de ce qui précède, on se rend compte que l’agenda des préparatifs est très serré. Autrement dit, il n’y a plus de temps à perdre, car chaque jour qui passe, nous rapproche du mois de janvier 2022.

De la reconstruction du Syli national

Depuis notre première participation en 1974, aux éliminatoires de la Coupe du Monde, nous n’avons jamais goûté aux délices de cette compétition. Si l’on veut donc prendre part à l’édition de 2026, dès après la CAN du Cameroun, un plan stratégique sur la reconstruction du Syli national est à concevoir. Avant le Mondial 2026, seront organisées les CAN 2023 en Côte d’Ivoire, et celle de 2025 en Guinée. La première rubrique de ce plan a trait au recrutement d’un entraîneur de haut niveau assisté d’entraîneurs locaux, avec à la clé un contrat de trois an renouvelables ; en cas de performances notables à la CAN 2023 de la Côte d’Ivoire. Cette démarche vise à renforcer les capacités de nos entraîneurs locaux, qui vont profiter d’un know how de la part de l’expatrié. A moyen terme, on devrait se passer de l’expertise étrangère, et faire confiance à nos techniciens locaux. A condition bien sûr, que ces derniers bénéficient de l’appui et de l’assistance de l’administration fédérale pour bénéficier d’une formation adéquate, et de conditions de travail idéales.

 

Thierno Saïdou Diakité

Consultant

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