Les deux anciens présidents de la transition à couteaux tiré depuis belle lurette décident d’enterrer la hache de guerre sous les auspices du Colonel Mamady Doumbouya.
Jamais personne ne pouvait imaginer en ce moment-ci la paix entre les deux anciens présidents guinéens de 2008 en 2010. L’on se rappelle, Moussa Dadis Camara depuis sa prise de pouvoir en 2008 à la suite du décès du Président Conté, avait présenté à tout bout de champ son frère et ami, le Général Sékouba Konaté, comme étant son véritable binôme. El Tigre, comme il aimait à l’appeler, était devenu le vrai numéro2 de son pouvoir. Mais comment ces hommes ont fini à se regarder en chien de faïence ? Qui a fini par insérer le torchon qui a aussi longuement brulé entre les deux compagnons de lutte ? Voilà la question qui, pendant un peu plus d’une décennie, a brulé quasiment toutes les lèvres. La guerre des mots souvent par médias interposés était devenue leurs jeux favoris ; en se clouant au pilori l’un l’autre. Le duel, à des moments, fit même les choux gras de nombreux confrères d’ici et d’ailleurs. Mais les médias n’étaient pas les seuls spectateurs passifs de ce combat herculéen. Le pouvoir en place en fut véritablement un. Sans coup férir, le régime d’Alpha Condé avait préféré observer de loin les empoignades verbales que les deux frères d’armes s’infligeaient mutuellement. Ce fut, à la limite, cynique de la part de quelqu’un qui aurait dû faire asseoir (comme nous le voyons aujourd’hui) les deux amis pour laver le linge sale en famille. Cette attitude, en tout cas pour certains observateurs, laisse penser à juste titre que le pouvoir défunt était la main noire qui aurait entretenu les hostilités entre l’enfant de Koulé et celui Sana. ‘’Diviser pour régner’’, comme on dit. D’ailleurs cette stratégie n’était-elle pas le sport favori du Président Alpha Condé ? Nous sommes, hélas tenté de répondre par l’affirmation, tant les exemples son légion. En témoigne par exemple le cas des deux versions du SLECG et de l’USTG pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, le geste historique accompli par le jeune colonel sonne comme un coup de glas à tout ceci. En réconciliant les deux adversaires d’hier, le Président Mamady Doumbouya montre sans doute aucun à la face du monde que la réconciliation entre en Guinée de manière générale est loin d’être une utopie. Bravo et surtout bonne chance à vous mon Colonel !
Par Mamady Kansan Doumbouya
Journaliste analyste politique