La nuit de ce vendredi 29 janvier,Tiken Jah Fakoly, a livré une copie propre d’une prestation jugée grandiose au concert dénommé « concert de la paix ». Un terme galvaudé en Guinée pour une initiative qui suscite des interrogations à cause de ses visées que l’on soupçonne destinées à renforcer la légitimité de la junte militaire au pouvoir.
S’agissant du regaeman ivoirien, comme on pouvait s’y attendre, sur le podium, devant de nombreux fans venus des quatre coins à Conakry, il n’a pas fait dans la dentelle ni dans la langue de bois.
Soutien au peuple malien
« Je dédie le morceau à la résistance du peuple malien. Tu dis que tu viens m’aider à faire mon palabre, cela fait huit ans que tu es là, palabre n’est pas fini, je dis que je veux appeler quelqu’un d’autre pour venir m’aider. Toi, tu dis non, alors que ce n’est pas ton pays. Le Mali a le droit de dire non, toute l’Afrique en a le droit. Car eux, ils disent non, quand ils ne veulent pas. Le réveil que nous avons souhaité pour le continent africain depuis des années, nous sentons ce réveil. Ensemble, nous gagnerons tous les combats. Au Mali, il y a là la preuve que quand le peuple est ensemble, c’est lui qui a le pouvoir et non les hommes politiques, et non les militaires. Quand nous nous rassemblons, ça tremble, ça ne dort pas », at-il lâché d’entrée.
Message à la junte au pouvoir
« Aujourd’hui, à Conakry, je voudrais dire, sans soutenir les transitions, que ces militaires prennent l’exemple sur Amadou Toumani Touré, ancien Président du Mali. Quand il a pris le pouvoir, il a dit que, lui, son travail ce n’est pas le développement, c’est de remettre le pays sur les rails, puis organiser les élections et il est parti comme un grand. C’est ce que nous souhaitons à tous nos frères militaires qui ont pris le pouvoir, car c’est le peuple qui a le pouvoir»
Coups d’Etat en Afrique
Concernant les coups d’État en Afrique, Tiken Jah a été des plus ambigus. Il soutient les coups d’État, qui, selon lui, sont une rectification de la démocratie. Mais ne souhaite pas cependant en avoir dans son pays, la Côte D’Ivoire, malgré tous les manquements à la démocratie qu’il reconnaît dans ce pays.
A Alassane Ouattara, le reggaeman trouve même une excuse. Celui-ci étant dans une dynamique de développement du pays, cette dernière ne doit pas être remise en cause. Certes, il est loisible, à ses yeux, que la jeunesse se batte pour la démocratie, mais cela ne doit pas nécessairement entraîner la destruction des acquis en matière de développement.
Mognouma Cissé