GUINEE- Transition: il y a des hyènes vêtues de la peau d’agneaux qui se sont infiltrées dans le groupe des agneaux (Par Marouane)

 

Le devoir de tout citoyen, dans la situation actuelle du pays, est de s’intéresser à la vie de la Nation afin d’apporter sa contribution et ses critiques pour sa construction.

Malheureusement, aujourd’hui, où nous avons plus que besoin de nous unir, la politique des hommes forts du moment ne fait que diviser les Guinéens et radicaliser les positions par un rejet systématique de toute critique, et le plus cruel dans cette tragédie est que celui qui critique est perçu d’office comme un ennemi ! Et la justice est utilisée pour des règlements de comptes personnels ou mettre à la touche des leaders politiques représentatifs d’au moins 99% des populations guinéennes.

Ils ont tous oublié que la liberté de mouvement et d’expression est garantie par une Charte. Mais il y a des hyènes vêtues de la peau d’agneaux qui se sont infiltrées dans le groupe des agneaux pour pouvoir les dévorer. Eh oui, l’homme sensé être la solution est devenu le calvaire.

Notre liberté d’expression, nous l’avons acquise sous Lansana Conté, et cette liberté d’expression, certains en ont pleinement profité sans jamais être inquiétés. Aujourd’hui, cette même liberté d’expression est prise en otage, ce qui veut dire que le navire a pris de l’eau, et ne tardera pas à s’écrouler si les dirigeants ne prennent garde. Le lion est blessé, et nous savons tous de quoi le lion est capable quand il est blessé.

Le refus de tout ordre actuel a endeuillé des familles, blessé des Guinéens, détruit des biens par un manque total de vision pour mettre ce beau pays sur la voie de la démocratie, de l’entente et du vivre-ensemble.

La situation actuelle des restrictions des libertés se passe de tout commentaire. C’est du jamais vu en Guinée, un véritable cas d’école en matière d’échec dans la gouvernance.

L’amateurisme, le manque de vision et la corruption ont fini par mettre en péril l’équilibre social avec un incivisme et une banalisation de la vie humaine.

En un an seulement, l’Etat a perdu toute autorité par une gouvernance approximative faite de clientélisme et de copinage.

Ceux qui attendaient un changement positif et qualitatif dans la refondation ont perdu rapidement leurs illusions en constatant amèrement un manque de dialogue, une véritable volonté de réconciliation des fils du pays, une dégradation lente et planifiée du tissu économique, de la sécurité des personnes et de leurs biens, qui a fini par plonger le pays dans l’incertitude. Les puissants du moment ont réussi la prouesse de fédérer contre eux toutes les forces politiques et sociales du pays par la qualité historiquement pire de la gestion des affaires de la cité commune.

La démocratie ne signifie pas anarchie, indifférence, laxisme et ne donne aucun droit à une autorité quelle qu’elle soit de dilapider le patrimoine commun, de mener une justice à multiples vitesses, de compromettre la cohésion sociale par des arrestations arbitraires et des exils forcés.

Aujourd’hui, il s’agit de mettre chaque acteur politique face à sa conscience, car c’est de cette conscience que résulte la conception que chacun se fait de l’action politique, de son rôle et de ses responsabilités en tant qu’acteur de cette politique au sein de la société mais aussi des obligations morales y afférentes.

De ce fait, si pour certains la politique est un sacerdoce à vivre au service entier et exclusif de la société, pour d’autres, elle est un moyen pour assouvir des intérêts personnels égoïstes, même et surtout, au détriment de ceux-là au nom desquels, ils prétendent agir politiquement.

Que retenir alors de cette situation préoccupante ?

Pouvait-il en être autrement quand on voit la déchéance morale qui gangrène ce pays ? Non, parce qu’il y a de l’hypocrisie, de l’inconséquence, de la fourberie, de l’escroquerie morale et politique, de l’irresponsabilité et de l’indignité opposables aux gouvernants et aux gouvernés dans une large majorité.

C’est au vu de toutes ces considérations et de tous ces agissements, qu’il y a lieu d’insister sur le besoin de renaissance guinéenne avec pour fondement le retour aux valeurs morales et sociétales fondatrices de notre identité nationale. Oui ! Il faut indubitablement une véritable refondation morale et sociétale pour un vrai changement dans le pays.

La Guinée traverse en ce moment une période de forte turbulence politique qui conduit progressivement à une dramatique déliquescence de l’État dans son ensemble. Ce que je vois, ce que j’entends, ce que je sens ne rassure pas et m’inquiète pour l’avenir de ce pays ! Si nous n’avons pas un sursaut national pour faire face au danger qui nous menace et qui est déjà bien installé, je crains fort que demain, il ne soit trop tard !

Chaque jour qui passe, nous rapproche inéluctablement du chaos et la menace se précise. Le danger dont je parle est grave ! Le sursaut que j’évoque non plus n’est pas un vain mot, il exige de tous l’acceptation des vraies valeurs communes qui peuvent renforcer le sentiment national.

Il faut impérativement rebâtir ce pays sur le socle des valeurs de la République. Quelques-uns perdront très certainement leurs privilèges, mais dans tous les cas, la République dans son essence est antinomique avec l’idée de privilèges. C’est le seul prix à payer pour renforcer le crédit et l’autorité de l’Etat. Sans un État juste, fort et sécurisé, notre cher pays n’arrivera à relever aucun défi, même les plus petits.

Ne vaut-il pas mieux de sacrifier les privilèges d’un groupuscule pour sauver toute la nation ?!

La récente incarcération des leaders du FNDC et de l’UFR a fini par convaincre ceux qui doutaient encore qu’il y a une volonté manifeste de casser le thermomètre à défaut de faire baisser la fièvre et d’apporter des solutions aux véritables problèmes des Guinéens.

Le bras de fer entre la classe politique et le pouvoir en place, la corruption et le laxisme entre autres gangrènent l’administration et compromettent dangereusement tout espoir.

Tous les signes d’un pouvoir qui a  failli, incapable d’assurer la sécurité des citoyens, l’éducation, le développement harmonieux du pays sont réunis !!

Pour ma part, j’ai espoir que ce pays sera transformé, métamorphosé pour le bonheur de tous les Guinéens. Je rêve d’un pays bien gouverné, bien dirigé, qui ouvre les bras à l’ensemble de ses filles et fils sans distinction quelconque.

L’espoir est bien permis mais il faudrait que chacun apporte sa pierre à la construction de l’édifice, à travers les bons comportements, la discipline et nos pensées positives dans la paix.

Aucun Guinéen ne doit rester indifférent face à cette tragédie qui se déroule lentement sous nos yeux. Il faudrait alors se mobiliser pour une gouvernance vertueuse du pays dans tous les domaines.

Les gouvernants sont avertis, les citoyens observent et la plume de l’histoire retiendra!

 

Source: lerevelateur224.com

Habib Marouane Camara, éditorialiste.

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