Inondations RDC- Kinshasa: au moins 120 morts

Les inondations provoquées mardi à Kinshasa par de fortes pluies, qui se sont abattues sur la ville dans la nuit du 12 au 13 décembre, ont fait, selon un bilan provisoire, au moins 120 morts, selon le gouvernement. Les dégâts sont très importants dans plusieurs quartiers de la capitale et les recherches de disparus se poursuivent. Le gouvernement a tenu une réunion de crise mardi soir à la primature. Un deuil national de trois jours a été décrété. Il entre en vigueur à partir de ce mercredi.

Des dizaines de victimes, plusieurs maisons emportées, des routes effondrées, des véhicules ensevelies… Le bilan pourrait encore s’alourdir à Kinshasa, le temps que les médecins chefs de zone terminent leurs investigations.

Les pluies diluviennes de la nuit de lundi à mardi ont affecté de nombreux quartiers de la capitale. Elles ont provoqué des inondations monstres un peu partout dans la ville. Par ailleurs, la route nationale 1, qui relie Kinshasa à la province du Kongo-Central, est coupée. C’est la seule voie qui approvisionne Kinshasa en produits de première nécessité ainsi que d’autres marchandises d’importations réceptionnées à Matadi, le principal port du pays. 

Ce mardi, les employés ont eu des difficultés énormes pour se rendre sur leur lieu de travail. Plusieurs établissements scolaires ont été désertés. Et les écoles consulaires françaises et belges ont demandé aux parents de garder leurs enfants à la maison, car les eaux de la rivière Gombe ont débordé et inondé leur site.

« J’ai failli mourir, mais je me suis sauvé par la toiture »

Après le déluge, l’heure est au deuil et aux fouilles dans l’avenue Bibwanga, près du lit de la rivière Makelele. Torse nu et pieds dans l’eau au milieu d’un paysage désolant, Michel soulève ce qui reste de sa maison. « Vers 3h du matin, brusquement, on a vu de l’eau qui commençait à monter, mélangée avec des immondices. J’ai pris tous mes enfants et je les ai évacués. J’ai tout perdu mais l’essentiel, c’est que j’ai sauvé mes enfants », témoigne-t-il.

Le plus endeuillé de l’avenue, Nkenga Mwamba serre tendrement l’unique enfant qu’il a réussi à sauver en passant par le toit de sa maison de fortune. « Les eaux ont fait exploser le mur. Elles ont submergé la maison. J’ai failli mourir mais je me suis sauvé par le toit. Cet enfant flottait, je l’ai évacué, mais sa mère et trois autres enfants, dont un nourrisson de deux mois, sont morts », raconte-t-il.

Ces inondations meurtrières sont sans précédent dans la ville. Dieudonné, est aussi sinistré : « J’ai déjà fait 25 ans comme locataire ici et c’est la première fois que je vois cette rivière faire de tels dégâts. L’État est responsable mais nous aussi. Il y a des mauvaises constructions. Il n’y a même pas de caniveau pour faire passer l’eau. Là où on peut canaliser l’eau, c’est là où les gens veulent construire, c’est ce qui fait des dégâts ». Dans d’autres quartiers de la ville, des habitants sont morts par électrocution, certains ont été emportés par des pans de terre.

Trois jours de deuil national

Depuis Washington, où il assiste au sommet États-Unis/Afrique, le président congolais, Félix Tshisekedi, a décrété un deuil national de trois jours et a adressé ses condoléances aux familles des victimes. Et il « les assure, ainsi qu’à tous ceux qui ont perdu des biens, de la solidarité du gouvernement », indique la présidence dans un communiqué.

Sur instruction de son excellence M. le président de la République, il a été décidé d’organiser un deuil national pour trois jours. Le Congo est en deuil.

 

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