FRANCE- derniers tours de table sur la très discutée réforme des retraites

Elisabeth Borne a fait sa rentrée politique ce mardi matin 3 janvier. Après un entretien sur France Info ce matin, elle reçoit dans l’après-midi et demain les partenaires sociaux pour un dernier round d’entretiens avant la présentation de la réforme des retraites, annoncée pour le 10 janvier.

Elisabeth Borne est à la manoeuvre sur les retraites… Elle avait demandé plus de temps à Emmanuel Macron pour négocier avec les syndicats. Il ne lui reste que quelques jours avant le grand saut. La Première ministre, décrite dans la majorité comme « une vraie négociatrice, qui sait faire », cherche des convergences avec les partenaires sociaux, qu’elle rencontre à tour de rôle.

D’emblée ce mardi matin, plusieurs syndicats ont réaffirmé leur refus d’un recul de l’âge de départ à la retraite, avant d’être reçus à Matignon pour les ultimes concertations dans l’après-midi. Une réforme « très injuste », selon François Hommeril de la CFE-CGC, qui va « créer beaucoup de conflictualité sociale », a mis en garde le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, répétant que « la mesure d’âge, c’est une ligne rouge ». Même détermination chez Frédéric Souillot, son homologue de FO, qui sera reçu en fin d’après-midi : « Si on nous dit recul de l’âge de départ ou allongement de la durée de cotisation, ça va coincer (…) Il y aura une mobilisation et une forte mobilisation ».

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans « n’est pas un totem », a assuré ce matin matin Elisabeth Borne sur France info. « Il y a d’autres solutions qui peuvent permettre aussi d’atteindre l’équilibre de notre système de retraites à l’horizon 2030. Sur tous ces sujets, on continue à discuter », a encore déclaré Elisabeth Borne, qui a en revanche exclu d’aller au-delà des 43 ans de cotisation prévus pour avoir une retraite à taux plein et affirmé que l’âge d’annulation de la décote, fixé à 67 ans, « ne bougera pas ». Des déclarations vivement critiquées à gauche ce mardi.

 

La réforme des retraites, dont la présentation avant été annoncée au départ au mois de décembre, sera publiquement dévoilée le 10 janvier avant d’être soumise aux ministres le 23 puis examinée à l’Assemblée nationale début février pour une entrée en vigueur avant « la fin de cet été », a insisté la Première ministre sur France info.

Il n’y aura pas de « nouveau truc qui va sortir » des ces rencontres, à en croire un parlementaire Renaissance, pour qui Elisabeth Borne joue surtout la « scénographie » de la réforme. Elle veut pouvoir arriver la semaine prochaine en expliquant qu’elle est allée au bout de la négociation, que le gouvernement n’est pas passé en force, analyse Valérie Gas, du service politique de RFI. Et en insistant sur les avancées positives : carrières longues, pénibilité, emploi des seniors, retraite minimum… le « miel » de la réforme.

Côté politique, une rencontre est aussi prévue avec Eric Ciotti, le nouveau président des Républicains. Dans la majorité présidentielle, on veut croire qu’il n’aura aucun intérêt à amener le blocage, et qu’à défaut de voter pour le texte, les députés LR s’abstiendront.

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