Le légionnaire Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir par les armes le 5 septembre 2021. Dans l’histoire de la Guinée, ce n’était pas le premier cas d’irruption de militaires sur la scène politique. Mais c’était la première fois qu’un coup d’État se soldait par de nombreux assassinats. En 1984 et 2008, il n’y avait eu aucune effusion de sang. En 2021, de nombreux soldats appartenant notamment à la garde présidentielle ont été violemment tués à la fleur de l’âge. Plus d’une année encore, les familles des victimes ne savent toujours pas ce que sont devenus les corps des leurs. C’est un véritable crime d’État. À moins de bénéficier d’une loi d’amnistie, Mamadi Doumbouya et ses co-putschistes savent qu’ils comparaîtront un jour devant la justice guinéenne pour répondre de leurs actes. Pour cette raison, ils feront tout pour conserver le pouvoir. Par ailleurs, les prétendus travaux dont le CNRD est en train de s’enorgueillir n’ont d’autre but que d’amadouer les citoyens pour leur faire croire que les putschistes font mieux que les civils démocratiquement élus. D’ailleurs, la plupart de ces travaux faisaient l’objet de projets conçus par le régime déchu, quoi qu’on puisse reprocher à celui-ci en terme de bonne gouvernance et de respect des droits de l’homme. Pour la nébuleuse CNRD, qu’importe que ces projets soient ceux de l’ancien régime ; l’essentiel est de faire croire aux citoyens que c’est l’œuvre du CNRD, dans le but de justifier la confiscation du pouvoir.
Enfin, pour échapper à d’éventuelles poursuites judiciaires pour crimes et délits économiques, le seul moyen pour les putschistes du 5 septembre est de s’accrocher au pouvoir, même au prix des atteintes les plus graves de l’homme, de la restriction de l’espace civique et des combines les plus sordides.
Au regard de cette réalité aussi visible que le nez au milieu de la figure, il appartient aux citoyens épris de liberté et démocratie de se réveiller pour mettre hors d’état de nuire ces hors-la-loi qui n’ont aucune légitimité pour gouverner le pays.
La vie d’un être humain ne se résume pas à se battre pour sa pitance quotidienne à l’image d’un animal. Il doit se battre aussi pour ses convictions, pour des valeurs et principes, afin de contribuer au changement qualitatif de la société. C’est le combat auquel tous les guinéens, compte non tenu de leur appartenance ethnique ou politique, sont appelés. Il y va de notre leur avenir commun et celui de leur progéniture.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
MEMBRE DU RÉSEAU AFRIKKI NETWORK