GUINEE- Symposium sur le Constitutionnalisme: M.Babacar Kanté s’adresse au CNT

 

À l’occasion de la clôture du symposium sur le Constitutionnalisme lancé ce mardi 22 février 2023 dans un hôtelier de la place, Babacar Kanté de l’OIF s’est adressé au CNT. Il s’est également prononcé sur les commanditions concernant de la nouvelle constitution. Pour lui, il préfère une ou deux recommandations que d’avoir une ribambelle de recommandations.

«Quand j’entends les guinéens parler, j’ai l’impression qu’ils pensent qu’ils sont seuls au monde parce que nous, on ne s’était pas entendu pour faire l’audit de notre fichier électoral. Nous avons dû faire appel aux experts pour venir auditer notre fichier électoral. Si je dois m’adresser au CNT, je voudrais dire deux mots. D’abord, un mot sur la méthodologie. Dans le processus constitutionnel, il faut faire très, attention par rapport à la méthodologie. Je suis très méfiant avec des gens qui dit “il n’a qu’à mettre dans la Constitution, il n’a qu’à mettre dans la Constitution“ J’appelle ça des recommandations “il n’a qu’à “, c’est extrêmement facile de faire des recommandations. Pour moi, une recommandation n’est pertinente que quand on sait quel est l’objectif que l’on vise, quels sont les résultats, quelles sont les personnes chargées de l’exécuter, quel est le calendrier et quel est le budget nécessaire. C’est pourquoi, je préfère une ou deux recommandations que d’avoir une ribambelle de recommandations alors qu’au moment même que vous écrivez cette recommandation, vous savez qu’elle n’est pas faisable. Ça ne sert à rien.
Mesdames et messieurs du CNT, insistez sur un point de consensus. La Guinée n’est pas le seul pays à avoir le problème de prolifération de partis politiques, mais c’est un mal nécessaire. J’ai appris à distinguer une vraie société civile à ce qu’on appelle un leader d’opinion. Il y a des hommes et des femmes qui sont tous les jours sur des plateaux de télévision, c’est peut-être un leader d’opinion. Mais si un de ces gens appelle à une marche, il sera seul dans la rue. Ce n’est pas la société civile, c’est un leader d’opinion. La société civile et les partis politiques qui sont en prolifération, malheureusement, c’est une donnée, c’est une réalité, il faut en tenir compte. Acceptez de rechercher le consensus, c’est difficile, c’est pénible, mais c’est nécessaire. Il faudra apprendre à bâtir des consensus, des consensus forts. Pour cela, il faut savoir comment intégrer les partis politiques, comment intégrer la société civile mais pas au point de paralyser le processus»

Sur la même lancée, il poursuit :« Le deuxième point, même si je ne suis pas un spécialiste, mais je crois aux vertus de la communication. Ne confondez pas communication et information. J’ai remarqué que dans nos pays, chaque fois qu’une autorité est nommée, quand on dit communication, il recrute un journaliste. L’information n’a absolument rien à avoir avec la communication. Mesdames et Messieurs du CNT, adressez-vous aux spécialistes de la communication pour faire passer le message, la pilule. Je ne connais pas de texte de loi, qui ne soit pas une réponse à une situation donnée. La définition du contenu de la Constitution en un temps T, revêt de la compétence et de la responsabilité guinéenne. C’est à vous de définir la Constitution que vous voulez donner à vous-mêmes. Dans cette approche-là, je pense qu’il faut définir d’abord les valeurs. Il faut un soubassement philosophique, sociologique et moral. Quand je sors d’ici et qu’on me demande au sujet de la Constitution guinéenne, je résume en un mot Liberté. Chaque peuple doit avoir un mot clé qui, pratiquement, résume sa pensée, son idéologie, sa mentalité et philosophie. C’est à vous de définir cela, je ne voudrais pas les définir. Il faudrait que nous ayons des valeurs, des dignités. Je pense qu’il nous faut arriver à identifier nos valeurs, à leur donner un habillage juridique et politiques pour qu’elles puissent être philosophique de nos Constitutions», a-t-il affirmé.

Fatoumata Diaraye Bah pour Mondemedia.info

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